Dans le cadre de la huitième édition de l’Université d’été de l’association professionnelle Hexatrust, le 6 septembre, le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, a dévoilé sa feuille de route en matière de cybersécurité. Dans son discours, il a mis en avant les différents chantiers qui vont être lancés dans le domaine ainsi que ses ambitions pour les trois prochaines années.

Les ambitions de Jean-Noël Barrot pour le secteur de la cybersécurité

C’est devant un public composé de plusieurs acteurs du monde industriel, dont le président du Campus Cyber, Michel Van Den Berghe, et le président de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard que Jean-Noël Barrot a commencé son discours en présentant ses nouvelles ambitions pour 2025. Il a ainsi ciblé trois objectifs prioritaires :

  • Multiplier par trois le chiffre d’affaires du secteur de la cybersécurité en France. Selon Statista, ce résultat est de 5,1 milliards de dollars en 2022 et devrait, si la croissance reste la même, atteindre 7 milliards de dollars en 2025, soit une augmentation de 40 %. Un résultat bien loin des ambitions du ministre délégué au numérique.
  • Trois licornes supplémentaires devraient voir le jour portant le nombre total de licornes à 30, contre 27 aujourd’hui en France. La dernière licorne en date est EcoVadis, ayant levé 500 millions de dollars en juin dernier. Elle propose une plateforme populaire d’évaluation des performances de responsabilité sociétales des entreprises.
  • 37 000 emplois supplémentaires devraient être créés dans le secteur de la cybersécurité.

Plusieurs sujets ont été évoqués par Jean-Noël Barrot lors de la présentation de sa feuille de route. Chaque action qui sera mise en place d’ici la fin de l’année devra servir à atteindre ces trois objectifs à l’horizon 2025.

Accélérer le développement des start-up spécialisées dans la cybersécurité

Le ministre a évoqué dans son discours, la future création d’un accélérateur à destination des start-up de la cybersécurité. En aidant les jeunes pousses du secteur, le gouvernement espère qu’elles pourront aider les entreprises à se renforcer à ce niveau-là, alors que les attaques contre les établissements publics comme privés continuent à croître. Fin août, le CH Sud Francilien situé à Corbeil-Essonnes, en région parisienne, a été la victime d’un ransomware.

Jean-Noël Barrot a confirmé avoir alloué à l’Anssi, 20 millions d’euros supplémentaires, après cette attaque, pour renforcer l’accompagnement des établissements de santé en matière de cybersécurité. Ce nouveau financement s’ajoute au plan national pour la cybersécurité d’un milliard d’euros présenté par son prédécesseur Cédric O et Emmanuel Macron en février 2021.

Plusieurs annonces attendues mi-septembre 2022

Afin de soutenir les PME et les ETI, un plan devrait être également présenté dans les prochains jours. Dernièrement, la question des cyberassurances est revenue au premier plan : alors qu’en mai 2021, il n’était pas question d’indemniser les victimes de ransomware, le ministère de l’Économie et des Finances propose d’inscrire dans un cadre réglementaire cette possibilité de se faire indemniser. Les victimes devront alors porter plainte pour bénéficier de réparations.

Des annonces seront également faites autour du cloud computing selon Jean-Noël Barrot. Elles devraient porter sur le futur schéma de certification européen. Cette nouvelle législation inclurait de fortes exigences en matière de souveraineté numérique. Cela fait maintenant plusieurs années que l’UE souhaite être indépendante des prestataires étrangers dans ce secteur et avait même lancé son projet de cloud souverain, le projet GAIA-X qui a connu quelques difficultés.