Snapchat tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau après des résultats trimestriels en demi-teinte. Dans une note interne adressée à ses employés le 6 septembre, Evan Spiegel, fondateur de l’application au fantôme, a présenté son plan de redressement pour le réseau social. Le président-directeur général de Snap prévoit, entre autres, de générer 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires et d’atteindre les 450 millions d’utilisateurs sur sa plateforme d’ici fin de 2023.

Les indicateurs sont au rouge chez Snapchat

Dans la note obtenue par The Verge, dont l’authenticité a été confirmée par un porte-parole de l’entreprise, Evan Spiegel dévoile à ses salariés la feuille de route et les objectifs de Snapchat dans les mois à venir. En premier lieu, il revient sur les événements qui ont conduit aux mauvais résultats enregistrés par le réseau social. « Nous avons vu les défis qui se profilaient à l’horizon et avons agi en conséquence, mais nous avons tout de même été durement frappés par la nouvelle réalité économique de 2022. Nous n’avions pas anticipé la guerre en Ukraine, la montée en flèche des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires, la hausse persistante de l’inflation et la multiplication par plus de 45 du taux des fonds fédéraux depuis septembre dernier. Nous sommes résolument entrés dans une nouvelle ère, et nous devons nous adapter et surmonter les difficultés pour réussir dans cette nouvelle réalité », déclare-t-il.

Afin de faire face à ces obstacles, Snapchat a d’ores et déjà mis un terme au développement de Pixy, son drone lancé en avril dernier. La société basée à Venice, Californie, a été également contrainte de se séparer de plus 20 % de ses collaborateurs afin de réduire ses coûts. Cela représente 1 200 personnes sur les 6 000 employés qui travaillent sur le réseau social. Ces licenciements concerneraient de nombreux départements comme celui de la publicité ou celui chargé du développement des mini-applications et des jeux. Même Zenly, la société française rachetée en 2017 et contribuant au développement de la Snap Map de façon autonome, serait impactée par ces remaniements.

Le plan du PDG de Snap pour relancer l’entreprise

Pour relancer la croissance de sa plateforme, Evan Spiegel indique que Snapchat va « tenter de s’implanter au sein d’un nouveau grand pays ou d’un nouveau groupe démographique », par exemple les personnes âgées entre 30 et 40 ans. Le réseau social va également continuer à se développer au Mexique, au Brésil, en Italie, en Espagne et au Japon.

Le PDG de Snap a pour objectif d’augmenter le taux de rétention des utilisateurs de son application de 10 % en 2023. Pour cela, le géant des réseaux sociaux veut que 35 % de ses usagers interagissent quotidiennement avec sa carte interactive et que 30 % d’entre eux utilisent Spotlight, le format de vidéos courtes pensé pour concurrencer TikTok, quotidiennement.

La réalité augmentée (AR) reste un point important pour Snapchat qui souhaite que la publicité issue de l’AR représente 10 % de ses recettes publicitaires en 2023. Le réseau social désire que ses Lenses, ses filtres se servant de sa technologie de réalité augmentée, soient utilisés, sur d’autres applications, par plus d’un milliard de personnes l’an prochain. Pour y parvenir, Evan Spiegel prévoit de vendre sa technologie à d’autres entreprises. « Le leadership dans le domaine de la réalité augmentée est important pour Snap, car il nous aide à créer un avantage concurrentiel durable qui résulte d’un investissement à long terme, de la construction de choses techniquement difficiles et du développement d’une plateforme de plus en plus difficile à produire », explique la note.

Enfin, Evan Spiegel a de grandes ambitions pour Snapchat+, l’abonnement premium de Snapchat sorti au mois de juin. Il s’attend notamment à ce que cette nouvelle offre génère 350 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2023. Snapchat+ est déjà un succès et devrait atteindre les 4 millions d’abonnés d’ici la fin de l’année. Un bon début pour mettre fin aux difficultés financières de l’entreprise.