L’entreprise chinoise Luxshare Precision Industry est accusée d’avoir secrètement dérobé des technologies taïwanaises. Selon Bloomberg, des procureurs taïwanais, Grace Wang, la CEO de Luxshare Precision Industry aurait utilisé une société de Hong Kong pour masquer l’identité de son entreprise et acheter des actions chez Speed Tech (une entreprise basée à Taipei) en 2012.
Taipei a inculpé la directrice de Luxshare Precision Industry
Une loi taïwanaise interdit aux entreprises dont le siège se trouve en Chine continentale, de faire des affaires avec les entreprises taïwanaises, sans l’approbation des autorités locales. À Taipei, la justice a inculpé la directrice de Luxshare Precision Industry pour avoir utilisé une société écran afin de racheter discrètement une entreprise locale qui développe des technologies clés. Le FBI a déjà accusé Pékin d’encourager les employés chinois à voler des technologies qui peuvent servir l’intérêt de la nation.
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Tout récemment, Taïwan accusait déjà Luxshare Precision Industry, qui est au passage un fournisseur chinois d’Apple, de vol de secrets commerciaux. Selon Reuters, l’entreprise chinoise était pointée du doigt pour avoir débauché l’équipe de recherche et développement de son concurrent taïwanais Catcher Technology. Luxshare Precision Industry aurait proposé des salaires beaucoup plus élevés à l’équipe basée en Chine et aurait, par la même occasion volé des secrets commerciaux.
L’entreprise fait aujourd’hui partie des plus grandes sociétés dans le domaine de l’électronique en Chine. En plein essor, c’est elle qui arrache le plus de commandes à Apple depuis quelques mois. L’entreprise est notamment devenue le plus grand fabricant mondial d’AirPods. Les représentants de la société n’ont pas répondu aux accusations de Taipei.
Les autorités taïwanaises sont très méfiantes vis à vis de la Chine
Les relations sont extrêmement tendues entre les deux pays. Taipei considère même l’exode des ingénieurs vers les entreprises du continent comme une question de sécurité nationale essentielle. À ce propos, Taïwan tient à protéger ses experts en semi-conducteurs en empêchant la Chine de les recruter. Dans le viseur des espions chinois : la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.
Depuis le début de l’année, Taipei a commencé à faire appliquer sa réglementation interdisant aux entreprises chinoises de recruter les talents taïwanais dans les secteurs sensibles. Si Taïwan ne peut pas rivaliser sur le plan des salaires, le pays compte sur l’honneur et la loyauté de ses habitants. En effet, les ingénieurs qui acceptent d’être débauchés risquent de ne pas retrouver de travail dans les entreprises technologiques taïwanaises et de subir « la honte publique ».