Les procureurs généraux de Californie et de New York demandent aux sociétés émettrices de cartes de crédit, notamment Visa, Mastercard et American Express, de « considérer les ventes d’armes à feu comme une catégorie spéciale » afin de pouvoir signaler des transactions suspectes.

Deux procureurs réclament un suivi des ventes d’armes à feu

Selon le Wall Street Journal, Visa, Mastercard et American Express sont priés de suivre les ventes d’armes à feu pour lutter contre la criminalité aux États-Unis. Les trois sociétés pourraient à l’avenir devoir signaler les achats suspects aux forces de l’ordre, à l’instar des institutions financières qui surveillent le blanchiment d’argent. Les procureurs généraux de New York (Letitia James) et de Californie (Rob Bonta) estiment que ces trois sociétés doivent jouer un rôle de premier plan dans la prévention des fusillades de masse et la réduction du risque de trafic d’armes.

Pour le moment, les représentants des trois sociétés mentionnées n’ont pas répondu. La proposition, si elle est adoptée, pourrait inciter d’autres États du pays à s’aligner sur une telle législation. À l’avenir, les institutions financières pourraient donc contribuer à la prévention des fusillades de masse et du terrorisme. Cette proposition intervient alors que la Cour suprême a récemment invalidé la mise en place d’un nouveau permis de port d’armes qui exigeait que les demandeurs démontrent une « raison valable » pour posséder des armes à feu.

Bientôt un nouveau code de catégorie de commerçant ?

Les deux procureurs réclament l’ajout d’un « code de catégorie de commerçant » pour les magasins d’armes à feu. Cela faciliterait le suivi des ventes d’armes à feu. À l’heure actuelle, les magasins d’armes à feu ne sont pas traités comme une catégorie distincte de commerçants, alors que les sociétés de cartes de crédit attribuent des codes de catégorie distincts aux épiceries et aux magasins de vélos. Le maire de New York et le démocrate Eric Adams, ont adressé une demande similaire aux trois sociétés de cartes de crédit.

Une démarche saluée par plusieurs organisations de contrôle des armes à feu. Les codes des commerçants sont établis par le comité de l’Organisation internationale de normalisation. La prochaine réunion doit se réunir à Oslo en novembre. Pour Lars Dalseide, porte-parole de la National Rifle Association, une organisation pro-arme aux États-Unis, « laisser sous-entendre que les achats d’armes à feu sont suspects démontre un parti pris évident de ces procureurs généraux contre quiconque choisit d’exercer un droit constitutionnel fondamental ».

Selon Todd Raque, expert en lutte contre le blanchiment d’argent « si quelqu’un se constitue un arsenal en vue d’une fusillade, le système actuel n’est pas adapté pour le détecter. En revanche, je pense que cette proposition est un pas dans la bonne direction ».