En avril 2022, pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, un entrepôt se dotait d’un syndicat : l’Amazon Labor Union. Le géant américain aura tout tenté auprès du National Labor Relations Board, pour faire annuler sa création. En vain.

Amazon ne reconnaît pas l’existence du syndicat

Le National Labor Relations Board a officiellement rejeté la demande d’Amazon qui tentait de démanteler le syndicat new-yorkais. En avril, les travailleurs de l’entrepôt JFK8 de Staten Island ont voté en faveur de l’adhésion à l’Amazon Labor Union (ALU) par 2 654 voix contre 2 131, devenant ainsi le premier syndicat à ne pas être écrasé par le géant du commerce électronique. L’organisation est dirigée par Christian Smalls, un ancien employé qui a été licencié pour avoir mené des protestations sur les conditions de travail pendant la pandémie de Covid-19.

L’Amazon Labor Union réclame notamment une augmentation des salaires, le rétablissement des pauses de 20 minutes et un service de navette privée pour les employés. Cependant, malgré l’élection officielle, l’entreprise n’a jamais reconnu l’existence du syndicat. À l’époque, un porte-parole de l’entreprise avait déclaré que « nous sommes déçus du résultat de l’élection à Staten Island, car nous pensons qu’une relation directe avec l’entreprise est bénéfique pour nos employés ». Amazon a ensuite déposé 25 objections.

Le National Labor Relations Board donne raison aux employés

Déjà accusé de pratiques illégales pour empêcher ses employés de former un syndicat, le géant américain estime que le bureau de Brooklyn du National Labor Relations Board « viole le droit du travail en soutenant les tentatives de syndicalisation ». L’entreprise a également affirmé que les organisateurs de l’élection avaient intimidé les travailleurs pour qu’ils votent. Il y a quelques jours, Lisa Dunn, l’avocate du National Labor Relations Board, a publié des documents qui prouvent le contraire. La conclusion est sans appel : « les objections de l’employeur doivent être rejetées dans leur intégralité ».

À cette occasion, l’Amazon Labor Union a déclaré dans un communiqué que « bien que nous soyons satisfaits des conclusions de l’enquête, les travailleurs d’Amazon comprennent que ce n’est que le début d’un combat beaucoup plus long. Cette tentative de faire annuler la création du syndicat n’est qu’une tactique qui vise à retarder nos négociations et à faire perdre confiance aux travailleurs dans le processus ». Kelly Nantel, porte-parole d’Amazon, précise que la direction est en désaccord avec la conclusion du NLRB. L’entreprise a l’intention de faire appel.