Dans le but de mettre fin aux problèmes de chargement de vidéos qui peuvent encore exister à l’heure actuelle, YouTube a décidé, il y a environ un an, de concevoir sa propre puce électronique sur mesure. Retour sur les tenants et les aboutissants d’un projet qui vise à améliorer le processus de transcodage, nécessaire pour que les vidéos puissent être lues sur différents supports.
YouTube veut proposer des vidéos sur tous les supports en un minimum de temps
Il y a sept ans, Parthasarathy Ranganathan, ingénieur design pour Google, a remarqué que la loi de Moore qui affirmait que la puissance des composants électroniques doublait tous les 18 mois, avait tendance à ne plus être avérée. Google a pris en compte sa remarque et ensemble, ils ont réfléchi au domaine sur lequel il fallait prendre le plus d’avance possible par rapport à ses concurrents.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Ils ont alors analysé l’ensemble de leurs services pendant plusieurs années, et ont mis en évidence que YouTube était énormément utilisé partout dans le monde, mais que les puces que la firme utilisait pour intégrer, convertir et lire les milliards de vidéos sur sa plateforme n’étaient pas particulièrement efficaces. Pire encore : ces puces sont en partie responsables des longs temps d’importation des vidéos, et des chargements que peuvent subir les utilisateurs quand ils consomment leur contenu vidéo.
Si une vidéo est créée et téléchargée dans un format unique, elle sera consommée sur différents appareils : smartphones, téléviseurs, ordinateurs, etc. et ce, dans différentes résolutions, du 144p au 2160p pour les vidéos en qualité 4K. Ce large éventail pour le visionnage oblige la firme à encoder les vidéos en fonction de ces paramètres passe par un processus incontournable : le transcodage.
YouTube s’est lancé dans la conception d’une puce sur mesure
Pour réussir à transcoder une vidéo, les ressources en calcul sont considérables, mais la tâche en elle-même est suffisamment simple pour qu’il soit possible de concevoir une puce dédiée de type ASIC. Elle permet de centraliser en un composant, tout ce qui est nécessaire pour le transcodage. Il y a plus d’un an, la firme de Mountain View annonçait dans un billet de blog, le lancement de ce projet.
Cette puce ASIC, baptisée Argos ou Video Coding Units (VCU), combine un CPU ainsi que dix cœurs dédiés à l’encodage vidéo. Plus rapide et efficace que les processeurs ou GPU traditionnel, elle permettra de mieux compresser le contenu vidéo afin que la diffusion sur chaque appareil soit optimale. Les créateurs de contenu pourront importer leur contenu plus rapidement qu’auparavant, si leur connexion internet le permet.

Voici à quoi ressemble la puce ASIC Argos développé par YouTube. Photographie : Google.
Pour Google, il s’agit du troisième composant développé en interne pour améliorer ses services après Tensor Processing Unit (TPU) pour accélérer les traitements IA et machine learning, et le circuit Titan pour la sécurité.