Au début de l’année 2022, Intel a annoncé la construction à venir de « l’un des plus grands sites de fabrication de semi-conducteurs au monde » dans l’État de l’Ohio. Pour construire cette usine gigantesque, la firme américaine cherche 7 000 travailleurs.

Intel va devoir composer avec le phénomène de la « grande démission »

Depuis la crise sanitaire, les États-Unis subissent une crise de main d’œuvre. Le pays est confronté à une vague de démissions record, baptisée « The Big Quit » par les chercheurs en ressources humaines. En effet, en 2021, près de 48 millions d’américains ont quitté leur emploi et cette année encore, les départs sont massifs : 4,5 millions en mars, 4,4 millions en avril… Les services de ressources humaines cherchent de nouveaux moyens d’attirer et de retenir les employés.

Voilà pourquoi l’équation s’annonce d’ores et déjà complexe pour Intel et ses 7 000 travailleurs. La pénurie de main-d’œuvre que traverse actuellement le pays pourrait rendre difficile le recrutement des travailleurs dont l’entreprise a besoin pour construire ce projet hors norme. Un rapport de l’Associated Press pointe du doigt la difficulté du recrutement dans le domaine du bâtiment qui fait également face au phénomène de la « grande démission ».

De manière globale, les États-Unis ont besoin de recruter 650 000 travailleurs afin de répondre à la demande de main-d’œuvre dans le domaine de la construction. En juillet, la National Roofing Contractors Association a fait état d’une augmentation de 20,3 % des prix des matériaux de construction entre mai et juin par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui n’arrange rien à cette situation dans le domaine.

Les États-Unis boostent le marché des semi-conducteurs

Cet gigantesque projet à 20 milliards de dollars devrait commencer à sortir de terre à la fin de l’année 2022. Une fois terminé, le site abritera huit usines. En revanche, la production effective de puces n’est pas prévue avant 2025. La construction des usines de puces devrait s’accélérer maintenant que le pays a voté la loi CHIPS Act, un texte pour booster la production des semi-conducteurs.

Une belle enveloppe de 280 milliards de dollars, dont 52,7 milliards rien que pour le secteur des semi-conducteurs, vise à améliorer la compétitivité des États-Unis face à la Chine. Une subvention dont compte bien profiter Intel, mais aussi ses concurrents asiatiques TSMC, Samsung et d’autres. En tout, Intel prévoit 100 milliards de dollars d’investissement pour la construction de nouvelles fabriques.