La crise énergétique mondiale pousse les autorités nippones a passer outre leurs réticences à exploiter de nouveau la filière nucléaire. Durement touché en 2011 par la catastrophe de Fukushima, le Japon ne produit plus que 5% de son électricité grâce au nucléaire… contre 30% avant la catastrophe. Un constat qui devrait être amené à évoluer. On apprend en effet de France Info que le gouvernement japonais réfléchit sérieusement à relancer cette filière, malgré la controverse et en dépit des inquiétudes de la population.

En l’occurrence, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé ce 24 août qu’une réflexion allait être menée quant à la construction potentielle de « réacteurs nucléaires de nouvelle génération ». L’objectif ? Offrir au Japon une meilleure indépendance énergétique, et éviter des restrictions plus importantes que celles que le pays connait déjà depuis le début de la guerre en Ukraine. L’archipel nippon (comme la Chine sur la même période) a par ailleurs été impacté par des pénuries d’électricité dues aux vagues de fortes chaleurs des dernières semaines. Une période de canicule, qui a conduit à une hausse drastique de l’utilisation de climatiseurs dans le pays, très gourmands en énergie.

Le Japon veut miser à nouveau sur l’énergie nucléaire

« Le Japon doit tenir compte de potentiels scénarios de crise dans le futur », a expliqué le Premier ministre japonais, qui va dans un premier temps s’appuyer sur les réacteurs nucléaires existant. Le Japon, qui a déjà remis en service dix réacteurs, prévoit d’en redémarrer d’autres, plus anciens, mais ayant reçus les feux verts réglementaires, explique France Info. Fumio Kishida assure procéder de manière extrêmement sécurisée (les normes ont été considérablement durcies depuis 2011), et promet que le gouvernement japonais « s’efforcera de faire tout ce qui est nécessaire » pour que ces réacteurs soient redémarrés au plus tôt afin d’éviter que les pénuries d’électricité ne perdurent.

Cette décision de relancer la filière nucléaire est loin, très loin, d’être anodine au Japon. Comme le souligne France Info, le pays avait mis l’intégralité de ses centrales à l’arrêt suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, due à un tsunami dans le nord-est du pays. Actuellement, seuls 10 des 33 réacteurs opérables ont été relancés. Le Japon cherche également à augmenter sensiblement la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, afin d’atteindre la neutralité carbone vers 2050.