Le secrétaire d’État aux Affaires, à l’Énergie et à la stratégie industrielle du Royaume-Uni, Kwasi Kwarteng, a annoncé que le gouvernement britannique s’opposait à la vente de Pulsic Limited, une société basée à Bristol, à Super Orange HK, une entreprise chinoise.
Le Royaume-Uni dans une position défensive face à la Chine
Le Royaume-Uni a pris une décision historique, qui fera certainement jurisprudence à l’avenir. En effet, la décision de bloquer une vente à une société chinoise pour « sécurité nationale » n’est pas commune et peut froisser les rapports diplomatiques entre deux pays. Pourtant, le gouvernement britannique a bel et bien bloqué la vente d’une entreprise qui développe des logiciels pour concevoir des puces électroniques à une société chinoise.
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C’est la dernière mesure prise par le Royaume-Uni dans le cadre de sa position de plus en plus défensive à l’égard de la propriété industrielle au sujet des entreprises technologiques britanniques. L’avis officiel publié et signé par Kwasi Kwarteng indique que le secrétaire aux Affaires a pris cette ordonnance en vertu de la loi sur la sécurité nationale et l’investissement de 2021 (NSIA). Un texte entré en vigueur au début de cette année. Cela a pour effet d’empêcher la vente de Pulsic Limited.
Un risque pour la « sécurité nationale » selon le gouvernement
Cette société fabrique des outils de planification, de placement et de routage utilisés dans la conception et le développement de circuits pour les puces. L’entreprise affirme que ses produits sont adaptés aux « défis de conception extrêmes et aux nœuds avancés ». Dans l’avis officiel, on peut lire que la vente a été considérée comme un risque potentiel pour la sécurité nationale du Royaume-Uni parce que les outils développés par Pulsic et l’expertise qu’ils contiennent sont qualifiés de technologies sensibles.
Selon le gouvernement britannique, les technologies développées par l’entreprise de Bristol « pourraient être utilisés dans la création de circuits intégrés de pointe qui pourraient eux-mêmes servir à développer une chaîne d’approvisionnement civile ou militaire ». Certains experts pensent plutôt que le Royaume-Uni, comme son homologue américain, considère le développement d’une industrie avancée des semi-conducteurs en Chine comme une menace en soi.
Super Orange HK a été fondée à Hong Kong par une société appelée Nanjing Puxin Software. Celle-ci est détenue par Shanghai UniVista Industrial Software Group, une société soutenue par le Fonds national chinois d’investissement dans l’industrie des circuits intégrés. Une entité qui a vu le jour en 2014 pour stimuler le développement de l’industrie chinoise des semi-conducteurs, et connu en Chine sous le nom de « The Big Fund ».