Le groupe NSO, entreprise israélienne connue pour avoir conçu le logiciel d’espionnage Pegasus, a annoncé une réorganisation de ses activités ainsi que le départ de son PDG. Elle souhaite également recentrer ses activités commerciales auprès des pays membres de l’OTAN et prévoit de licencier 15 % de ses employés.

Le groupe NSO dans la tourmente à cause de son logiciel d’espionnage Pegasus

En concevant et en vendant le logiciel Pegasus, NSO Group s’est involontairement mis une grosse épine dans le pied. En juillet 2021, une enquête de plusieurs mois menée par un consortium de 17 médias épaulé par Amnesty International a mis au jour les usages de cet outil d’espionnage. Alors que plusieurs spécialistes affirmaient depuis quelques années que Pegasus était utilisé à mauvais escient, l’enquête a révélé que de nombreux hommes & femmes politiques, des chefs d’entreprise, des journalistes et des militants des droits de l’Homme ont été ciblés. Initialement, Pegasus avait pour objectif de traquer terroristes et criminels, des cibles bien différentes que celles révélées par l’enquête.

Depuis, plusieurs pays ont ouvert des enquêtes pour savoir comment le logiciel a été utilisé au sein de leur territoire et pour déterminer qui a été la cible de cet outil. En France, un juge d’instruction a été associé aux investigations autour de Pegasus, et en Europe, une commission spécialement créée pour cette enquête essaie de mieux comprendre l’utilisation de Pegasus au sein des pays membres de l’UE. Ces révélations ont irrémédiablement mis un coup d’arrêt à la croissance du groupe NSO qui peine à sortir de la tourmente. Pour essayer de se relancer, l’entreprise a annoncé dans un communiqué, un plan de réorganisation qui comporte plusieurs actions concrètes.

Un plan de réorganisation pour le groupe NSO menée par un nouveau PDG

Tout d’abord, la société a précisé que Shalev Huilo, actuel président-directeur général de l’entreprise, allait être remplacé par Yaron Shohat, actuel directeur des opérations. « La compagnie se réorganise afin de se préparer à sa prochaine vague de croissance. Et Yaron Shohat est la bonne personne, arrivée au bon moment », a déclaré Shalev Hulio. De son côté, Yaron Shohat a précisé que NSO allait « s’assurer que ses technologies de pointe seront utilisées de manière juste et louable », faisant ainsi référence à la polémique Pegasus.

En plus de ce changement au sommet de la hiérarchie, le groupe NSO prévoit de licencier une centaine de ses 700 employés selon le média économique israélien Calcalist. L’entreprise n’a pas confirmé ce chiffre, ni même cette mesure. Elle explique qu’elle souhaite « rationaliser ses opérations », afin de « demeurer l’une des plus grandes sociétés de cybertech au monde », et concentrer ses ventes « aux pays membres de l’OTAN ».

Le groupe NSO avait été placé sur liste noire aux États-Unis à la fin de l’année 2021, au même titre que le groupe chinois Huawei. La firme affirmait dernièrement que son logiciel phare était encore utilisé par une trentaine d’organisations dans une douzaine de pays européens.