Les avocats d’Elon Musk ont fait remettre à Jack Dorsey, ancien PDG de Twitter, une injonction à fournir de nombreux documents concernant l’effet des faux comptes ou des comptes de spam sur l’activité de la plateforme. Cela laisse clairement supposer que Dorsey sera un élément important lors du procès opposant Musk à Twitter et qui débutera le 17 octobre prochain.

Jack Dorsey, du côté d’Elon Musk ?

En plus d’informations sur les faux comptes et les spams, Jack Dorsey va également devoir livrer des données portant sur l’utilisation par Twitter des utilisateurs actifs quotidiens monétisables, ainsi que sur toute autre mesure que la société pourrait utiliser pour décrire l’engagement des utilisateurs ou des annonceurs.

Le fait que Jack Dorsey, qui a quitté son poste de PDG de Twitter à la fin 2021, soit impliqué dans le procès soulève des questions car il entretient une bonne relation avec Elon Musk… Dans quel camp va-t-il se ranger ? Comme le rapporte le Wall Street Journal, Dorsey faisait partie de ceux ayant indiqué à Musk que le réseau social devrait être une société privée. Par ailleurs, les deux milliardaires sont amis depuis plusieurs années, et Dorsey a ouvertement critiqué l’entreprise et son conseil d’administration depuis son départ.

Aussi, il n’est pas intervenu lorsqu’Elon Musk a publiquement harcelé des cadres de Twitter en mai dernier, ce qui a profondément choqué les employés de la plateforme car Dorsey avait promis de fermement combattre le harcèlement sur le réseau social.

De nombreux retournements de situation

Pour rappel, Elon Musk a annoncé, en avril dernier, le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars. Après de nombreuses sorties polémiques et des suggestions de retrait de sa part, il a finalement annoncé ne plus vouloir racheter le réseau social. Selon lui, les dirigeants de la plateforme ne lui ont pas fourni les données et informations nécessaires pour évaluer la prévalence des faux comptes ou des spams.

Un écran ouvert sur Twitter.

Elon Musk assure que Twitter ment sur le nombre de faux comptes et de spams présents sur la plateforme. Photographie : Luke Chesser / Unsplash

À la suite de cette décision, Twitter a décidé d’attaquer Musk en justice pour ne pas avoir respecté les conditions de l’accord, notamment en violant un accord de non-divulgation et en s’en vantant même directement sur Twitter. En plus de Jack Dorsey, qui détient environ 18 millions d’actions dans le réseau social, les avocats de Musk ont également envoyé une assignation à comparaître à un ancien employé de Twitter, Kayvon Beykpour, qui était directeur général de l’activité grand public de la société jusqu’en mai. Il a également fait appel à plusieurs personnes issues de son cercle proche d’investisseurs, d’amis et de bailleurs de fonds de la Silicon Valley.

Les arguments des deux partis

Le bras de fer opposant Elon Musk à Twitter s’annonce très mouvementé. Côté Musk, les avocats recherchent des preuves pour étayer les demandes reconventionnelles selon lesquelles Twitter est coupable de malhonnêteté sur la façon dont elle mesure le spam et les faux comptes sur sa plateforme ; celle-ci affirme depuis des années que moins de 5 % de ses utilisateurs actifs quotidiens monétisables sont des spams et des faux comptes, chiffre contesté par Musk.

Twitter nie les faits qui lui sont reprochés, et tient aussi à rappeler qu’Elon Musk s’est détourné de l’affaire lorsque les marchés ont commencé à chuter et qu’il a perdu un patrimoine personnel important. Twitter a d’ailleurs envoyé des citations à comparaître à des banques et à des investisseurs pour obtenir, entre autres, des documents et des communications sur les efforts déployés par le milliardaire pour financer le rachat.

Le procès aura lieu durant cinq jours au mois d’octobre devant la cour de chancellerie de l’État du Delaware.