Neuralink, la startup d’Elon Musk lancée en 2016, a pris du retard sur la concurrence. Synchron, qui développe sa propre technologie d’interface cerveau-machine, a obtenu en 2021 les autorisations réglementaires de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour tester sa puce sur des êtres humains. Neuralink pensait pouvoir démarrer ses essais en 2022, mais ne dispose toujours pas des autorisations. Face à cette situation, Elon Musk serait en discussion avec les dirigeants de Synchron pour investir dans l’entreprise.
Elon Musk serait frustré par la progression lente de sa startup
Les employés de Neuralink qui ont témoigné anonymement auprès de Reuters ne précisent pas si cet investissement impliquera une collaboration entre les deux entreprises, mais Elon Musk aurait bien entamé des négociations avec Thomas Oxley, PDG de Synchron. En interne, le patron de Tesla aurait exprimé sa frustration quant au fait que l’implant de Neuralink n’a toujours pas été approuvé par la FDA pour conduire des essais sur des humains. Cela l’aurait poussé à explorer d’autres horizons.
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Synchron dispose des autorisations de la FDA depuis 2021, ce qui lui a permis le mois dernier d’implanter pour la première fois sa puce dans un patient aux États-Unis. L’entreprise a également conduit des tests sur quatre personnes en Australie. Contrairement à l’implant de Neuralink, celui de Synchron peut être installé sans avoir à ouvrir le crâne des patients. Le but de cette technologie est de faciliter la vie des personnes paralysées en leur offrant un moyen de contrôler des appareils électroniques par la pensée.
Lors des négociations avec Synchron, Elon Musk n’aurait pas fait part de ses frustrations quant à la progression lente de Neuralink. La société concurrente n’a pas encore donné de réponse à la proposition du milliardaire américain, qui en 2020 aurait fait une offre similaire à la société de technologie cérébrale Paradromics.
Neuralink ne fait pas l’unanimité
Neuralink n’est pas au meilleur de sa forme. Elon Musk et Dongjin Seo, ingénieur en implant et directeur de Neuralink, sont les seuls des huit fondateurs de la startup à être encore présents. L’ancien PDG de Neuralink, Max Hodak, qui avait quitté son poste en 2021, est maintenant l’un des investisseurs de Synchron.
À défaut de pouvoir expérimenter sur des humains, l’entreprise d’Elon Musk a multiplié les essais sur des animaux. En 2020, la société a présenté pour la première fois une interface cerveau-machine fonctionnelle via un implant dans le cerveau d’une truie. Elle a également poursuivi ses expérimentations sur des singes. Une pratique qui avait suscité la polémique car plusieurs cobayes étaient morts d’une hémorragie cérébrale suite à la mise en place des implants. L’objectif annoncé de pouvoir « sauvegarder les souvenirs » laisse aussi certains scientifiques perplexes.