C’est finalement au tour d’Apple de changer sa politique de recrutements en vue du contexte économique actuel. La firme de Cupertino a en effet décidé de se séparer de près de cent de ses recruteurs, alors qu’elle s’apprête à freiner ses embauches.

Du personnel chargé des recrutements

Les travailleurs concernés par cette décision ne sont pas salariés mais entrepreneurs, que la marque à la pomme emploie majoritairement pour des tâches comme l’assistance technique, le service clientèle, la localisation des produits ou encore l’amélioration d’Apple Maps. Malgré tout, il est très rare pour Apple d’avoir recours à autant de licenciements d’un coup. La dernière fois remonte à 2019 en Irlande, lorsque des centaines de travailleurs contractuels chargés d’écouter les conversations Siri pour améliorer le produit ont été déboutés, suite à des inquiétudes concernant la vie privée des utilisateurs.

Comme le rapporte Bloomberg, les entrepreneurs récemment licenciés étaient chargés du recrutement et se trouvaient dans différents endroits du monde, allant du Texas à Singapour. Ils ont été informés qu’ils recevraient un salaire et des prestations médicales pendant deux semaines, leurs badges ont en outre été désactivés et les travailleurs ont été informés qu’ils devaient envoyer par courriel une liste de leurs effets personnels s’ils voulaient que ceux-ci leur soient rendus.

La décision de l’entreprise signifie qu’elle veut freiner ses recrutements, alors que son second trimestre 2022 a été plutôt mitigé après plusieurs mois de grande croissance.

Le secteur de la tech est touché

Bien que le chiffre d’affaires de l’iPhone ait augmenté, les ventes de l’Apple Watch et issues des appareils connectés ont subi un coup dur en raison d’une économie difficile. Apple n’est pas exactement en difficulté financière puisqu’elle a tout de même enregistré un bénéfice de 19,4 milliards de dollars, mais elle ne jouit pas de la croissance incessante des années précédentes. Elle semble néanmoins décidée à s’adapter à une réalité où l’augmentation constante des ventes n’est pas garantie.

D’ailleurs, elle est loin d’être la seule entreprise du monde de la tech à avoir recours à de telles pratiques. Meta, Microsoft, Google ou encore Spotify ont en effet annoncé vouloir mettre un frein sur leurs recrutements. D’autres firmes connaissent davantage de difficultés et ont dû se résoudre à licencier massivement leurs employés. C’est notamment le cas de Unity, de Coinbase ou encore de Netflix. De son côté, Elon Musk a prévu le limogeage de 10 % des effectifs de Tesla après avoir eu un « mauvais pressentiment » sur l’économie mondiale.

Le PDG d’Apple, Tim Cook, a récemment pris la parole concernant la politique de recrutements de son entreprise : « Nous croyons en l’investissement à travers le ralentissement. Et donc nous continuerons à embaucher des gens et à investir dans des domaines, mais nous le faisons de manière plus délibérée en reconnaissant les réalités de l’environnement », a-t-il déclaré.

Apple veut que ses employés reviennent au bureau

En plus du limogeage de plusieurs recruteurs, la firme de Cupertino souhaite également imposer un retour partiel au travail à ses employés. Après de multiples tentatives infructueuses, Apple aurait fixé une nouvelle date butoir, le 5 septembre, pour ramener ses employés au bureau au moins trois jours par semaine. Depuis 2021, les dirigeants de l’entreprise ont essayé à plusieurs reprises de ramener les travailleurs dans leurs bureaux coûteux ; pour rappel, son siège social, l’Apple Park, est achevé depuis 2017 et est l’un des bâtiments les plus chers au monde.

Ainsi, les efforts de la marque à la pomme ont suscité des critiques répétées de la part de ses employés et auraient été un facteur de motivation dans le départ de l’ancien directeur de l’apprentissage automatique plus tôt cette année. À peu près au même moment que son départ, un groupe d’employés d’Apple a écrit une lettre ouverte aux dirigeants de l’entreprise, critiquant les politiques qui, selon eux, étaient « motivées par la peur ». Reste désormais à voir si le retour partiel au travail se fera dans la bonne humeur en Californie…