Dans un contexte de fortes tensions géopolitiques entre la Chine et Taïwan, et tandis que l’industrie chinoise continue de subir les effets de la stricte politique zéro covid imposée par Pékin, le taïwanais Foxconn veut être moins dépendant de ses sites de production localisés en Chine. Pour ce faire, le géant de l’électronique, principal sous-traitant d’Apple pour l’assemblage de ses smartphones, serait sur le point de déporter vers l’Inde une part plus importante de sa production d’iPhone.

C’est en tout cas ce que révélait il y a quelques jours le South China Morning Post. D’après les sources du média hong-kongais, Foxconn aurait ainsi augmenté la capacité de production de son usine indienne, localisée près de la ville de Chennai, au sud-est du pays. En l’occurrence, cette hausse de production se ferait par le biais d’un nouveau bâtiment construit sur le site, et pour lequel Foxconn aurait déjà commencé à recruter. Notons que ces informations parviennent jusqu’à nous alors que la firme réfléchirait aussi à installer une usine en Arabie saoudite.

Une suite logique pour Foxconn… et Apple

Si ces informations se confirment, il s’agirait au fond d’une simple continuation de la politique récente de Foxconn, qui a déjà entrepris (avec le soutien d’Apple) de relocaliser une partie croissante de sa production en dehors de la Chine — notamment en Inde et au Vietnam. L’année dernière, le Vietnam a par exemple approuvé un projet de construction par Foxconn d’une usine de 270 millions de dollars permettant la production d’ordinateurs portables et de tablettes. En tout, Foxconn prévoit d’investir quelque 40 milliards de dollars sur 5 ans en Asie du sud-est.

Cela dit, les capacités de production du géant taïwanais restent à ce stade très largement implantées en Chine, où Foxconn ne détient pas moins de 40 sites industriels, rappelle le SCMP. Parmi ces sites, les complexes de Zhengzhou (dans le nord de la Chine) et de Shenzhen (au sud-est, près de Hong-Kong) ont toutefois été concernés par des mesures de confinement imposées ces derniers mois par les autorités chinoises.

Ces mesures ont conduit à une baisse de production pénalisante pour Foxconn, comme pour Apple. Elles contribuent également à motiver l’élan des deux groupes vers des sites de production non chinois. À cette situation, et comme évoqué plus haut, s’ajoutent également les tensions de plus en plus visibles entre Taipei et Pékin, a fortiori depuis le passage de Nancy Pelosi (présidente de la Chambre des représentants des États-Unis), à Taïwan début août.