Le gouvernement de la ville de Pékin a partagé début août son plan pour le développement d’une industrie d’humains virtuels en Chine. Pour faire aboutir ce projet à l’horizon 2025, la capitale souhaite investir 7,5 milliards de dollars dans la création et le développement d’un savoir-faire à la pointe de la conception d’humains entièrement numériques. Cette technologie intéresse tout particulièrement les médias et les spécialistes du divertissement en ligne qui veulent remplacer les présentateurs et les influenceurs par des avatars virtuels. Étrangement, le gouvernement évoque l’utilisation du Web3 pour contribuer à développer cette technologie.

Les humains virtuels, secteur d’avenir pour la Chine ?

Selon le Bureau municipal de l’économie et des technologies de l’information de Pékin, ce plan est le premier à être mis en place en Chine. Il s’agit d’un secteur bourgeonnant, mais qui a déjà fait ses preuves en 2018 avec la première apparition sur la chaîne d’information chinoise Xinhua News d’un présentateur entièrement virtuel.

Le garde-fou des médias chinois, l’Administration nationale de la radio et de la télévision, a également exprimé son intérêt pour cette technologie et s’est déjà engagé à faire progresser l’utilisation des humains virtuels dans son plan quinquennal. D’après les acteurs des médias et du divertissement, ces humains « factices » seraient moins sujets aux scandales et à la controverse. Un point particulièrement important pour un pays comme la Chine où le contrôle de l’information est une priorité.

La ville de Pékin prévoit la création d’une à deux entreprises dont l’objectif est de rapporter 5 milliards de yuans (soit 740 millions de dollars) de chiffre d’affaires. Il est aussi fait mention du développement de dix plus petites entreprises qui devront générer un revenu annuel d’un milliard de yuans (environ 148 millions de dollars) chacune. En plus du progrès dans la conception d’humains virtuels, la capitale souhaite investir dans la recherche et le développement des techniques de modélisation et des logiciels de rendu 3D. La piste de la réalité virtuelle fait aussi partie du projet.

Une inspiration floue du Web3

Le plan reste cependant très évasif sur l’utilisation qui pourrait être faite des technologies du Web3. Le document fait référence à la mise en place d’une mécanique de gouvernance liée aux caractéristiques du Web3, sans préciser quelles sont ces caractéristiques, rapporte le South China Morning Post. Le Web3 est une version décentralisée d’internet qui se base sur le principe de la blockchain. Considérée par certains comme l’évolution inévitable du web et par d’autres comme une illusion sans base solide.

Même si l’encadrement des technologies de la blockchain s’est renforcé dernièrement, la stratégie de Pékin montre que la Chine ne veut pas passer à côté de ces technologies. Le document explique que le gouvernement veut explorer la création d’une plateforme d’échange basée sur la blockchain. « Les modèles, les peaux et les textures » sont mentionnés dans le texte comme étant les données qui constituent les êtres humains numériques. Celles-ci pourraient alors être éventuellement échangées. Des humains virtuels sous forme de NFT ? Possible.