Impliquées dans plusieurs accidents en 2021, les voitures de Tesla font l’objet d’enquêtes qui remettent en question la fiabilité de leur conduite autonome. Les autorités américaines estiment que la fonctionnalité « Autopilot », le système d’aide à la conduite de Tesla, en serait responsable. Le Department of motor vehicles (DMV) de Californie a renchéri en déposant, le 28 juillet dernier, deux plaintes auprès de la justice administrative de Californie contre Tesla pour publicité mensongère.

Des appellations marketing trompeuses

Le DMV, agence gouvernementale chargée de l’immatriculation des véhicules et de la distribution des permis de conduire, accuse les appellations « Autopilot » et « Full Self-Driving Capability », utilisées dans le marketing de Tesla, d’être trompeuses. Le constructeur de voitures électriques utilise actuellement ces deux expressions pour qualifier le système avancé d’aide à la conduite (ADAS) dont sont équipés ses véhicules. Le DMV estime qu’au moment de la diffusion des publicités, qui mettent en avant ce système, les voitures d’Elon Musk étaient incapables de rouler de façon autonome, et qu’elles ne le pourraient toujours pas aujourd’hui.

Selon l’agence californienne, le marketing de Tesla induit les clients en erreur sur la capacité des voitures à pouvoir rouler toute seule. L’entreprise alimenterait d’ailleurs la confusion puisqu’elle précise sur son site internet que le système d’aide à la conduite « exige une surveillance active du conducteur et ne rend pas le véhicule autonome ». Une contradiction qui ne convient pas au DMV. Il veut imposer au constructeur la mise en avant de messages d’avertissements sur les limites de la fonctionnalité d’autonomie des voitures.

Cette action juridique en Californie pourrait mener à la suspension ou à la révocation des licences des véhicules Tesla au sein de l’État, le plus gros marché de voitures électriques du pays, précise le Wall Street Journal. Une porte-parole du DMV a cependant déclaré que l’agence pourrait prendre des mesures moins sévères si Tesla modifie ses contenus publicitaires.

Autopilot, site officiel de Tesla.

Sur la page française du site officiel de Tesla, le système Autopilot est associé à « une conduite entièrement autonome ». Image : Tesla.

Tesla sous le coup de plusieurs enquêtes

Ce n’est pas la première fois que Tesla fait l’objet de plaintes de ce type. En 2020, le premier tribunal régional de Munich, en Allemagne, avait déposé une plainte contre Tesla pour publicité trompeuse, notamment à travers l’utilisation du terme « Autopilot ». Le 15 juillet dernier, le même tribunal a ordonné à la société d’Elon Musk de rembourser la somme de 99 400 euros à une utilisatrice de voiture Tesla dont le système Autopilot était défaillant, rapporte Der Spiegle.

L’année dernière, les sénateurs Richard Blumenthal du Connecticut et Ed Markey du Massachusetts ont adressé une lettre à la Federal Trade Commission (FTC) pour lui demander d’ouvrir une enquête sur les pratiques marketing trompeuses de Tesla. La FTC possède une mission de protection des consommateurs qui lui donne la capacité d’enquêter sur les publicités mensongères.

Les administrations américaines sont nombreuses à se pencher sur le système d’aide à la conduite de Tesla. L’été dernier, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), chargée de la sécurité routière aux États-Unis, a elle aussi ouvert une enquête sur le système Autopilot de Tesla après une série d’accidents. À plusieurs reprises, Elon Musk a assuré que la fonction Autopilot n’était pas activée dans les différents accidents. Il estime au contraire que son système réduit les risques de collisions. Une affirmation que l’enquête de la NHTSA devra confirmer ou infirmer. Elle devrait bientôt être rendue publiques.