Plusieurs employés du groupe de presse Vox Media ont découvert avec stupeur leur licenciement le 27 juillet dernier. L’entreprise qui possède des médias en ligne comme Polygon, The Verge, Vox ou encore le magazine New York, justifie cette décision par le contexte inflationniste actuel et la menace d’une récession. En juin, plusieurs dirigeants de médias expliquaient pourtant pouvoir faire face à la situation économique.

« Après quatre ans et demi de service, j’ai été licenciée »

Vox Media a multiplié les acquisitions ces dernières années, dont celle du groupe Nine Media en février 2022. Cela lui a permis de mettre la main sur plusieurs médias web comme The Dodo ou Thrillist, devenant ainsi un acteur de poids dans la presse en ligne américaine. L’entreprise, dirigée par Jim Bankoff, se prépare à une possible récession et a décidé de réduire ses dépenses.

« Hier c’était le dernier jour de mes vacances ! C’était également, il semblerait, mon dernier jour chez Polygon. Après quatre ans et demi de service, j’ai été licenciée, au côté d’autres personnes chez Vox Media », a tweeté la journaliste Jenna Stoeber un jour après la mise en place d’un plan de licenciement.

Dans un mémo envoyé aux équipes, Jim Bankoff explique que cette décision de licencier des employés du secteur de la vente, du recrutement et ainsi que des journalistes, découle directement de la situation économique qui se détériore. « Les entreprises comme la nôtre sont impactées de plusieurs manières. Les problèmes d’approvisionnement réduisent les budgets liés au marketing et à la publicité, et la pression économique pousse les consommateurs à modifier leurs dépenses », explique le PDG.

Les médias fortement touchés par la crise

Il ajoute que la grande incertitude qui plane sur l’entreprise l’a poussé à prendre des décisions difficiles et à faire des économies sur les secteurs à faible priorité ou qui ont besoin de moins de personnels. 39 employés ont donc été licenciés, ce qui représente une réduction de 2% du budget de l’entreprise selon son dirigeant. Plusieurs personnes chez Thrillist, média récemment acquis, sont concernées.

Alors que le secteur de la tech est en proie à de nombreux licenciements à cause du contexte économique difficile, les médias ne seront pas épargnés. Selon CNBC, cette décision de Vox Media est le signe d’une détérioration imminente pour les médias américains. Depuis l’an 2000, les trois plus grandes années en termes de suppressions d’emplois dans le secteur de la presse ont coïncidé avec des périodes de récession.