Twitter a pris la décision de fermer ou de réduire la taille de plusieurs de ses bureaux situés aux quatre coins du monde. Le réseau social assure toutefois que cela n’entraînera pas de licenciements, mais encouragera plutôt le télétravail.

Quels bureaux sont concernés ?

Selon une note interne, Twitter pourrait fermer son bureau de Sydney en Australie et envisage de fermer plusieurs de ses locaux à l’expiration de leur bail, notamment à Séoul, Wellington, Osaka, Madrid, Hambourg, ou encore à Utrecht. Dans certains de ces endroits, la firme pourrait ouvrir d’autres bureaux. Par ailleurs, l’espace de l’entreprise sur d’autres marchés clés sera réduit, comme à Tokyo, à Mumbai, à New Delhi, à Dublin et même à New York.

Twitter va également réduire sa présence à San Francisco, où se trouve son siège social. Elle va ainsi se retirer de plusieurs étages d’un immeuble dans la ville, et a en outre abandonné son projet d’ouvrir un bureau dans la ville voisine, Oakland. Cela devrait lui permettre de réduire ses dépenses, alors que la situation économique mondiale est de plus en plus fragile et incertaine.

« Je tiens à préciser que cela ne change rien à notre engagement envers le travail dans chacun de ces marchés », a écrit Dalana Brand, directrice des ressources humaines de Twitter. « Si certains bureaux devaient fermer, il n’y aurait aucun impact » sur les emplois. Ainsi, les travailleurs concernés passeront au télétravail permanent. Pour rappel, Twitter comptait plus de 7 500 employés à la fin de 2021.

Twitter est en faveur du télétravail

Cette décision intervient à un moment clé pour l’entreprise. En effet, après avoir annoncé son rachat pour 44 milliards de dollars au mois de mai, Elon Musk a finalement décidé de se retirer et devra, par conséquent, affronter Twitter lors d’un procès qui aura lieu en octobre. Si l’on ignore comment se déroulera la suite des événements, il faut savoir qu’Elon Musk n’est pas particulièrement friand du télétravail.

Le milliardaire a en effet interdit aux employés de Tesla d’y avoir recours en leur imposant au moins 40 heures de présence au bureau par semaine, sous peine de licenciement. Lors d’un entretien avec les employés de Twitter, Musk s’est montré légèrement plus nuancé, mais a rappelé qu’il était plus en faveur du travail présentiel.

De son côté, Twitter s’est tournée vers le télétravail depuis 2020 et l’émergence de la pandémie, et il est certain que la réduction de ses bureaux s’inscrit dans une démarche visant à le démocratiser encore davantage.

Le QG de Twitter.

Le QG de Twitter à San Francisco, en Californie. Photographie : Matthew Keys / FlickR

Une tendance qui se démocratise ?

Le réseau social n’est pas la seule entreprise à prendre des mesures pour occuper moins de bureaux bien que, pour le moment, elle est la première big tech qui entreprend cette démarche à une telle échelle. Comme le rapporte Bloomberg, Salesforce a réduit la superficie de ses bureaux à plusieurs reprises depuis la pandémie et a décidé de louer 40 % de sa tour de 43 étages à San Francisco au début du printemps.

De son côté, Amazon a réduit la quantité d’espace qu’elle avait l’intention de louer à JPMorgan Chase & Co., réduisant ainsi la superficie qu’elle souhaite reprendre. Même son de cloche chez Meta qui a décidé de ne finalement pas prendre un espace supplémentaire de 27 870 mètres carrés dans un immeuble de Manhattan, et met également en suspend ses projets de construction de nouveaux bureaux à Hudson Yards, à New York.

Le monde de la tech est sous pression

En plus de la démocratisation du télétravail, cette tendance peut aussi s’expliquer par la nécessité de réduire les coûts pour les entreprises. Au mois de mai, Twitter a d’ailleurs mis en place un gel des recrutements, tandis que son PDG, Parag Agrawal, a annoncé des réductions dans le domaine du marketing et des voyages d’affaires, et a demandé aux employés d’être plus réfléchis dans leurs dépenses. Une sortie d’entreprise prévue début 2023 à Disneyland a par exemple été annulée.

D’autres géants de la tech comme Google, Meta ou Apple ont décidé de freiner leurs recrutements à cause de la situation économique actuelle. Certaines firmes sont quant à elles contraintes d’avoir recours à des licenciements massifs, à l’instar de Netflix ou de Coinbase. Dans ce contexte, il ne serait pas étonnant de voir d’autres entreprises se retirer d’une partie de leurs locaux pour privilégier le télétravail.

Pour rappel, Twitter a enregistré une baisse de ses revenus au second trimestre 2022 par rapport à la même période de l’année dernière.