Meta a publié, le 27 juillet, ses résultats financiers pour le second trimestre de 2022. Pour la première fois de son histoire, la maison mère de Facebook et Instagram affiche une baisse de son chiffre d’affaires. Mark Zuckerberg, le président-directeur général de l’entreprise, évoque des difficultés liées à la forte concurrence de TikTok et à l’instabilité du marché publicitaire.

Des résultats en berne pour Meta

C’est historique dans l’histoire du géant de la technologie. Meta a enregistré une baisse de 1 % de son chiffre d’affaires au cours du second trimestre, passant de 29 milliards de dollars en 2021 à 28,8 milliards de dollars. Si ce recul peut paraître dérisoire, il est significatif des complications rencontrées par la majorité des entreprises du milieu de la tech.

Entre avril et juin, Meta a généré 6,69 milliards de dollars de bénéfice, soit une baisse de 36 % par rapport à la même période, l’année précédente. Elle a manqué les prédictions de Wall Street qui attendait 7,04 milliards de dollars de profit sur 28,9 milliards de dollars de recettes d’après la société d’analyse de données FactSet.

L’entreprise californienne a tout de même constaté une augmentation de 4 % de son nombre d’utilisateurs actifs quotidiens sur ses différentes applications sociales. Au cours du mois de juin dernier, c’est 2,88 milliards de personnes qui se connectaient chaque jour sur Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.

Publicité et concurrence féroce

Pour Mark Zuckerberg, ces difficultés relèvent de plusieurs facteurs. Tout d’abord, il y a la baisse globale des revenus publicitaires. David Wehner, fraîchement nommé directeur financier de Meta, explique (PDF) l’attente d’un chiffre d’affaires d’environ 26 à 28,5 milliards de dollars pour le prochain trimestre par « une faible demande publicitaire que nous avons connue tout au long du second trimestre ». Pour lui, « elle est due à une incertitude macroéconomique plus large ». La hausse de l’inflation et les inquiétudes autour d’une potentielle récession économique ont rendu frileux les annonceurs qui ont, depuis, ralenti leurs dépenses publicitaires. Snapchat et Twitter ont eux aussi indiqué avoir fait face à une chute de leurs revenus publicitaires.

De plus, Meta fait face à une forte concurrence de la part de TikTok, le réseau social le plus téléchargé au monde. Afin de rivaliser avec ByteDance, la maison mère derrière l’application de partage de courtes vidéos, Mark Zuckerberg a entrepris de nombreux changements, entièrement, repris de son concurrent. Le milliardaire a importé les Reels d’Instagram à Facebook en février dernier, copié l’algorithme « Pour toi » de TikTok avec son « discovery engine » et a récemment repensé l’interface de son réseau social phare pour le centrer autour de la découverte de contenus.

Quant à Instagram, la plateforme de partage de photos s’est peu à peu transformée pour intégrer de plus en plus de vidéos courtes et de Reels. Ce genre de contenus originaux, provenant de comptes non suivis, a commencé à noyer les publications auxquelles les utilisateurs sont abonnés. La nouvelle version d’Instagram a, par ailleurs, été vivement critiquée.

Afin d’affronter cette période de récession, Meta a déclaré ralentir ses recrutements lors du second semestre. L’entreprise a également annoncé augmenter le coût de certains de ses appareils de réalité virtuelle comme le casque VR Quest 2 qui voit son prix augmenté de 100 dollars. Déjà difficilement accessible, la technologie pour se connecter au métavers, « le prochain chapitre d’Internet » pour Mark Zuckerberg, devrait coûter d’autant plus cher.

Sheryl Sandberg, la directrice des opérations de Meta qui prévoit de quitter l’entreprise cet automne, a précisé que « il ne fait aucun doute que nous traversons une période de transition, et ce dans un contexte d’incertitude économique mondial ». Cependant, elle cherche à rassurer que « Meta est une entreprise qui a fait preuve d’une résilience extraordinaire ».