Les chercheurs de TechInsights, une société canadienne spécialisée dans l’analyse du marché des semi-conducteurs, ont publié un rapport affirmant que la Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC) aurait réussi à graver une puce en 7 nanomètres, rentrant dans le cercle très fermé des entreprises ayant réalisé cette prouesse.
En réussissant à graver en 7 nm, SMIC s’affirmerait comme un grand du secteur des composants électroniques
Afin de tirer cette conclusion, les chercheurs ont procédé à l’analyse minutieuse d’un échantillon de puce de l’entreprise basée à Shanghai, extraite d’une machine utilisée pour le minage de cryptomonnaies. Ainsi, ils ont déduit qu’il était techniquement possible pour SMIC de produire des puces de 7 nm, et ce depuis 2020.
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À cette époque, le co-PDG de la firme était Liang Mong Song. Lorsqu’il a démissionné en décembre 2021, il a précisé dans une lettre largement diffusée, puis retirée, qu’il a dirigé une équipe de 2 000 ingénieurs afin d’achever le développement d’une puce gravée en 7nm. Toujours selon Liang Mong Song, les tests de productions auraient même dû commencer en avril 2021.
Même si aujourd’hui, les entreprises les plus performantes tentent de graver des puces en 5 nanomètres comme son concurrent taïwanais TSMC, ou même en 2 nm comme IBM, réussir à maîtriser le procédé de gravure en 7 nm constituerait une véritable avancée pour la firme. À l’heure actuelle, le groupe chinois avance que la technologie de puces la plus élaborée qu’il a réussi à maîtriser est la gravure en 14 nanomètres.
Pourquoi SMIC refuse d’admettre publiquement qu’elle est capable de graver en 7 nm ?
À l’heure où ces lignes sont écrites, SMIC a refusé de commenter le rapport de TechInsights. Un choix notamment motivé par les nombreuses sanctions infligées à la firme par les États-Unis. En effet, depuis 2020, le gouvernement américain a SMIC dans son viseur, considérant que l’entreprise fournit ses puces à l’armée chinoise. Pourtant, le fabricant de puces à nier à maintes reprises ses liens avec l’armée chinoise et affirme ne rien fabriquer à des fins militaires.
Pour SMIC, il est aujourd’hui impossible d’importer des équipements américains pour la fabrication de puces inférieures à 10 nanomètres. Dernièrement, le gouvernement américain continue à faire pression sur les autorités néerlandaises, pays où se situe un des plus grands fournisseurs d’équipements dédiés à la fabrication de semi-conducteurs, ASML, afin qu’elle restreigne ses ventes au constructeur chinois.
Ainsi, si SMIC annonce publiquement qu’elle produit des puces gravées en 7 nm, les sanctions américaines à son encontre pourraient s’amplifier. Ce risque, l’entreprise ne souhaite pas le prendre, elle qui malgré les sanctions qu’elle subit déjà, a signé une très bonne année 2021, notamment portée par la pénurie des semi-conducteurs. Toutefois, elle fait désormais face à une baisse de la demande, notamment en Chine, et s’appuie donc sur le marché international pour conserver sa croissance.