Depuis plusieurs mois, de nombreux véhicules autonomes sont testés sur les routes de Shenzhen. Ceux de Pony.ai, Baidu, DeepRoute, ou encore AutoX. Ils roulent uniquement dans le cadre d’essais bien précis. À partir du 1er août 2022, une nouvelle loi autorisera les véhicules autonomes à circuler légalement sans conducteur, dans des zones désignées par les autorités de la ville.

Shenzhen veut démocratiser les véhicules autonomes

C’est une grande première en Chine. Si des centaines de véhicules autonomes circulent effectivement sur les routes chinoises depuis quelques années déjà, la ville de Shenzhen a décidé de légaliser leur circulation en dehors des essais réalisés par les constructeurs. Jusqu’ici, les véhicules autonomes circulaient la plupart du temps avec un opérateur humain au volant, en guise de sécurité. Les autorités de la ville de Shenzhen ont décidé d’autoriser les constructeurs à faire rouler leurs véhicules sans conducteur.

Cette série de dispositions introduites par les autorités de Shenzhen rapproche le secteur d’un avenir sans conducteur. La « Silicon Valley chinoise », comme certains aiment appeler cette grande ville, qui abrite des entreprises comme Huawei, Tencent et DJI, est connue pour ses politiques économiques progressistes. Il n’est donc pas surprenant que la ville soit la première en Chine à avoir défini une zone pour laisser circuler légalement des véhicules autonomes sans conducteur. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur le 1er août 2022.

Quid de la responsabilité des voitures autonomes sans conducteur ?

Dans le texte adopté, il est également question de la responsabilité. En effet, le règlement aborde ce sujet épineux. Par exemple, lorsque le véhicule autonome roule avec un conducteur à son bord, celui-ci sera considéré « responsable » par les autorités en cas d’infraction au code de la route et d’incidents. En revanche, si la voiture est totalement dépourvue de conducteur, c’est le propriétaire ou le gestionnaire du véhicule qui sera tenu pour responsable par les autorités. Si l’accident est dû à un défaut de la voiture, le gestionnaire pourra demander réparation au constructeur.

À Pékin, les voitures autonomes ont également été autorisées à circuler mais avec un permis obligatoire, plutôt que dans des zones spécifiques comme c’est le cas à Shenzhen. On sent bien que le pays a une volonté grandissante de démocratiser ces véhicules nouvelle génération pour être pionnier en la matière. Les principaux acteurs de la conduite autonome en Chine ont tous opté pour des technologies basées sur le LIDAR plutôt que sur des technologies de vision comme Tesla. Une aubaine pour les fabricants locaux comme Hesai, Robosense, Livox et Innovusion et les fabricants étrangers comme Ouster et Luminar.