Alibaba a annoncé, le 25 juillet, avoir entrepris les démarches pour une cotation primaire à la Bourse de Hong Kong. Pour l’entreprise chinoise spécialisée dans le commerce en ligne, faire de Hong Kong son second marché principal après Wall Street devrait permettre la création d’une base d’investisseurs plus large et plus diversifiée.

Alibaba veut conquérir les investisseurs chinois

Le groupe Alibaba est inscrit à la Bourse de Hong Kong depuis 2019 en tant que cotation secondaire. Cette dernière ne lui permet pas d’avoir accès au Stock Connect qui rapproche Hong Kong aux Bourses de Shanghai et Shenzhen. La société doit faire partie de ce programme afin que les investisseurs résidant sur le territoire chinois puissent acheter des actions.

Si le géant chinois de l’e-commerce cherche à obtenir une cotation primaire à Hong Kong, il entend bien rester listé à la Bourse de New York où il est déjà présent depuis 2014. Les actions négociées sur les deux marchés sont entièrement fongibles. En d’autres termes, les investisseurs peuvent choisir de posséder des actions Alibaba sur n’importe quel marché.

« Nous avons reçu l’approbation du conseil d’administration pour demander l’ajout de Hong Kong comme une seconde cotation primaire, dans l’espoir de favoriser une base d’investisseurs plus large et plus diversifiée pour partager la croissance et l’avenir d’Alibaba, en particulier en Chine et sur d’autres marchés d’Asie », explique Daniel Zhang, président-directeur général du groupe Alibaba.

Il ajoute que « Hong Kong et New York sont tous les deux des centres financiers mondiaux majeurs […] Hong Kong est également la rampe de lancement de la stratégie de mondialisation d’Alibaba et nous avons pleinement confiance dans l’économie et l’avenir de la Chine ». Le 30 juin dernier, après 6 mois d’échanges de titres, le volume quotidien moyen des échanges d’Alibaba à Hong Kong représentait environ 700 millions de dollars, tandis qu’aux États-Unis, ce montant est de 3,2 milliards de dollars.

Les entreprises chinoises se rabattent sur Hong Kong

Cette décision intervient alors que des douzaines d’entreprises chinoises sont menacées d’être retirées de la Bourse de New York. Elles pourraient être exclues des bourses américaines si les régulateurs ne sont pas en mesure d’inspecter leurs documents d’audit pendant trois années consécutives.

En juin 2021, Didi Chuxing, le Uber chinois, a fait son entrée à la Bourse de Wall Street malgré le désaccord de Pékin. Quelques jours après son introduction, l’Administration du Cyberespace en Chine (CAC) accusait le service de VTC de collecter illégalement les données de ses utilisateurs. La CAC a par la suite pris plusieurs mesures punitives telles que la suppression de l’application des différents magasins d’apps.

Après 6 mois de cotation à New York, Didi a été contraint de se retirer de la bourse américaine pour se rapprocher de la Chine. Le spécialiste des courses privatisées devrait bientôt faire son introduction à la bourse de Hong Kong. Quant à Alibaba, l’entreprise basée à Hangzhou espère conclure sa nouvelle cotation primaire d’ici la fin de l’année.