En Ukraine, les territoires séparatistes prorusses viennent d’annoncer le blocage de Google. Pour Donestk et Lougansk, l’objectif est clair : renforcer le contrôle de l’information, à l’image de la politique menée par Moscou sur le territoire russe.

Donestk et Lougansk emboîtent le pas à Moscou

Le vendredi 22 jiuillet, les autorités des deux territoires séparatistes prorusses à l’Est de l’Ukraine, Donestk et Lougansk, ont annoncé avoir bloqué les services de Google. Selon un communiqué de presse officiel, « le moteur de recherche fait la promotion du terrorisme et de la violence contre tous les Russes, en particulier la population du Donbass ». Depuis le lancement de l’invasion russe en Ukraine, une guerre de l’information se joue en trame de fond. Google n’est pas le seul géant de la tech à avoir les frais de la politique russe. Les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram ont également été bloqués.

Denis Pushilin, chef de la République populaire de Donetsk, un État séparatiste soutenu par la Russie, a publié un message sur Telegram pour faire savoir que Google serait désormais interdit. Depuis quelques semaines, de nouveaux textes ont également été adoptés en Russie. Des lois qui permettent au gouvernement de punir de lourdes peines de prison la publication de ce que les autorités jugent être de « fausses informations » au sujet de l’armée ou des « opérations militaires extérieures », la fameuse expression utilisée par Vladimir Poutine pour qualifier l’invasion de l’Ukraine.

La Russie se renferme un petit peu plus chaque jour

Google et les autres réseaux sociaux bloqués par la Russie et les territoires séparatistes prorussessont accusés de « se livrer à des activités extrémistes pour des politiques qui permettent aux utilisateurs de certains pays de partager des contenus qui violent les règles contre les discours violents ». Donestk et Lougansk appliquent la politique de Moscou les yeux fermés. Quelques jours plus tôt, Google avait également été condamné à une amende de près de 363 millions de dollars par la Russie en raison de la publication de « contenus interdits » sur YouTube, censés promouvoir « l’extrémisme et le terrorisme ».

On sent bien que depuis quelques semaines, la Russie a intensifié l’application des lois destinées à faire régner la censure médiatique. L’utilisation du mot guerre est même quasiment interdit en Russie, tout comme à Donestk et Lougansk. Parallèlement, l’Union européenne tente d’accentuer la lutte contre la désinformation pour que le cyberespace ne devienne pas une zone privilégiée pour la haine en ligne et les fausses nouvelles. Les 27 ministres européens chargés du numérique demandent aux géants du web d’adopter des mesures supplémentaires.