Baidu, l’équivalent chinois de Google, vient de dévoiler un nouveau robotaxi. Baptisé Apollo RT6, il a un volant détachable et un coût bien plus abordable que les véhicules précédents de l’entreprise.

L’Apollo RT6 de Baidu, l’avenir des robotaxis ?

Ainsi, le prix de l’Apollo RT6 est d’environ 36 000 dollars. Sa version précédente dévoilée en juin 2021, l’Apollo Moon, coûtait 71 000 dollars. « Nous nous dirigeons vers un avenir où prendre un robotaxi coûtera deux fois moins cher que prendre un taxi aujourd’hui », a déclaré Robin Li, cofondateur et directeur général de Baidu, lors de la conférence technologique annuelle de l’entreprise. Le véhicule sera équipé du système de conduite autonome développé par Baidu et nommé Apollo.

Le modèle électrique intégrera huit capteurs LIDAR et une douzaine de caméras le long de la voiture, a indiqué Baidu. À la place du volant retirable, la firme explique en outre qu’il sera possible à l’avenir d’ajouter des sièges supplémentaires, des distributeurs automatiques, des écrans tactiles ou des consoles de jeux. Grâce à la baisse des coûts, Baidu espère déployer des dizaines de milliers de véhicules autonomes en Chine.

Ses ambitions dans ce secteur sont d’ailleurs très importantes : elle vise à étendre ses services de robotaxis au-delà de la Chine à 65 villes d’ici 2025, et à 100 villes d’ici 2030.

L'intérieur de l'Apollo RT6 sans le volant.

L’intérieur de l’Apollo RT6 de Baidu sans le volant. Image : Qian Jin / Baidu

Les entreprises américaines y pensent aussi

Comme le rapporte le Wall Street Journal, la présentation de l’Apollo RT6 par Baidu intervient alors que Tesla prévoit de lancer son modèle de robotaxi, sans volant ni pédales, l’année prochaine et de commencer la production de masse en 2024, a déclaré Elon Musk lors d’une conférence téléphonique avec des analystes en avril. « Un trajet en robotaxi coûtera moins cher qu’un ticket de bus », expliquait-il. L’entreprise sœur de Google spécialisée dans la conduite autonome, Waymo, a quant à elle dévoilé un minivan sans volant en décembre dernier, et envisage de l’exploiter dans sa flotte de robotaxis aux États-Unis dans les années à venir.

Les firmes chinoises et américaines sont en compétition dans ce secteur. Interrogé sur la concurrence automobile en Chine lors de sa dernière conférence téléphonique sur les résultats de Tesla, Elon Musk a déclaré que toute entreprise qui ne serait pas aussi compétitive que ses rivales chinoises perdrait des parts de marché.

La réglementation chinoise profite au secteur de la conduite autonome

À titre d’exemple, l’entreprise chinoise Pony.ai, soutenue par Toyota, est devenue la première entreprise de conduite autonome à obtenir une licence de taxi en Chine. Cependant, elle ne peut opérer que sur les routes publiques dans une zone désignée de 60 kilomètres carrés à Pékin, la plupart des autorités locales chinoises exigeant toujours un conducteur humain pour des raisons de sécurité. De son côté, Baidu explique que son service de robotaxis a fourni plus d’un million de trajets dans le cadre de projets pilotes dans 10 villes chinoises, dont Pékin, Shanghai et Guangzhou, depuis son lancement en 2020.

Les entreprises ont encore du chemin à faire pour convaincre les autorités de lever les restrictions. Aux États-Unis par exemple, seulement quelques zones très restreintes autorisent les trajets en véhicules autonomes et bien souvent, un conducteur de sécurité doit se trouver derrière le volant. Bien qu’encore assez stricte, la réglementation chinoise est un peu plus ouverte, ce qui bénéficie aux entreprises de conduite autonome du pays.

Pour rappel, Baidu, originellement un moteur de recherche, s’est lancée dans la conduite autonome en 2013 et s’est associée avec Geely pour également développer des véhicules électriques.