Just Eat Takeaway n’y arrive pas. Le plan social sera plus important que prévu. La société vient d’annoncer le licenciement à venir de 350 livreurs salariés en France. Comme la plupart de ses concurrents et pour alléger ses coûts, l’entreprise de livraison va faire travailler des auto-entrepreneurs.

Un plan social plus important que prévu pour Just Eat Takeaway

Initialement, Just Eat Takeaway prévoyait de supprimer 269 postes de livreurs en CDI. Aujourd’hui, la société revoit son plan social à la hausse et annonce finalement la suppression de 350 postes de livreurs en CDI en France, selon Le Monde. Parmi les 350 salariés, 40 personnes dans les fonctions support de l’activité logistique ainsi que 50 personnes au siège social sont concernées. C’est un véritable coup dur pour l’entreprise, qui n’arrive pas à suivre le rythme.

L’entreprise de livraison avait fait le pari du salariat, contrairement à la plupart de ses concurrents. Durant la pandémie de Covid-19, Just Eat Takeaway avait annoncé vouloir embaucher 4 500 livreurs en CDI en France. Finalement, la société a embauché 850 livreurs. Beaucoup moins que prévu, notamment parce que le marché de la livraison de repas à domicile est de plus en plus tendu. Une partie de ses 850 salariés vont donc être licenciés. Ce modèle reposant sur le salariat a été mis en place dans 27 villes françaises.

Le marché de la livraison de nourriture est en perte de vitesse

D’après les informations communiquées par Just Eat Takeaway, seule la ville de Paris devrait conserver des livreurs en CDI. La société espérait encore il y a quelques semaines pouvoir sauver des emplois à Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Strasbourg et Roubaix. Malheureusement cela ne sera pas le cas. Même à Paris, le modèle risque de flancher. Un délégué syndical a rapporté au Monde qu’il ne reste plus que 220 livreurs en CDI à Paris, contre 800 en 2021. Un modèle beaucoup trop coûteux, malgré une volonté de se différencier de ses concurrents comme Deliveroo et Uber Eats, avec un modèle vertueux.

Seulement voilà, depuis quelques mois, avec le changement de comportement des consommateurs, les investisseurs ont commencé à examiner de près la rentabilité et les flux de trésorerie des entreprises dans lesquelles ils ont investi. Ce que les économistes redoutaient est en train d’arriver… Les entreprises de livraison licencient à tour de bras et l’âge d’or des sociétés de livraison à domicile est peut-être terminé. Le marché est extrêmement volatil et les consommateurs ne sont pas forcément « fidèles ».

Just Eat Takeaway va donc revenir à un modèle qui repose sur les auto-entrepreneurs, même si la Commission européenne a dévoilé une proposition de règlement visant à établir une présomption de salariat. Si elle est acceptée, cette réglementation obligerait les plateformes à repenser leur modèle et les clients devront certainement payer plus cher.