Selon les analystes du marché, la pénurie de semi-conducteurs n’est pas terminée et le ralentissement de la production va encore se faire sentir pendant de longs mois. La guerre en Ukraine continue de mettre à mal l’approvisionnement en pièces nécessaires pour fabriquer les puces.
Le marché des semi-conducteurs bloqué à cause de la guerre en Ukraine
Pour Vinay Gupta, directeur de recherche au sein de l’International Data Corporation, « l’offre de semi-conducteurs ne va pas augmenter immédiatement. Il y a beaucoup de matières premières non disponibles actuellement qui sont pourtant nécessaires à la production des semi-conducteurs ». Les difficultés d’approvisionnement sont notamment dues à la guerre menée par la Russie en Ukraine. En effet, les deux pays sont les deux principaux exportateurs de krypton, un gaz utilisé pour la production des puces.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Le néon est également concerné par la situation à l’Est de l’Europe. Ce gaz est essentiel au processus de fabrication des puces. Il est notamment utilisé pour les lasers dans le cadre du processus de lithographie, lorsque les machines gravent le silicium fabriqués par des sociétés comme Samsung, Intel ou TSMC. Plus de la moitié du néon mondial est produit par une poignée d’entreprises en Ukraine. La production de semi-conducteurs ne va donc pas retrouver un niveau de production normal avant quelques temps.
Une situation économique instable
Pourtant, les semi-conducteurs sont utilisés dans tous les appareils électroniques : des téléphones mobiles aux ordinateurs en passant par les voitures et les appareils ménagers. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts signifient également que « le prix de vente moyen des appareils va augmenter et que les fournisseurs d’infrastructures répercuteront cette hausse sur les clients ». Cela ne fait aucun doute. La hausse de l’inflation et les attentes d’un nouveau resserrement monétaire provoquent déjà un ralentissement de la consommation.
Les dépenses informatiques, en particulier celles des consommateurs, montrent des signes de récession. Du côté des entreprises, le marché résiste mais l’inflation risque aussi de les pousser à réduire les dépenses. Les analystes espèrent que ce ralentissement sera temporaire et minime avec l’aide des gouvernements et des banques centrales qui devraient équilibrer la hausse de l’inflation et les taux d’intérêt. Certains signes montrent néanmoins que les marchés se tendent : les géants de la tech ont ralenti les embauches.
Il pourrait s’agit d’une tendance durable si la situation ne s’améliore pas. En Inde, par exemple, les marges des géants de la techno sont « un peu plus faibles, malgré l’augmentation des embauches au premier trimestre ». Les bénéfices des entreprises vont certainement en prendre un coup.