Le 19 juillet 2022 dans un billet de blog, Google a annoncé qu’il allait procéder à plusieurs modifications importantes de son marché d’application Play Store, au sein de l’Espace économique européen. Parmi ces nouveautés, la firme de Mountain View va autoriser les applications à utiliser n’importe quel moyen de paiement in-app. Une condition, que les développeurs transmettent l’ensemble des transactions sur leur service à Google, afin qu’il puisse récupérer sa commission.

Les développeurs continueront de payer une commission à Google

La nouvelle politique autour des paiements mise en place par Google concernera l’ensemble des applications présentes sur le Play Store en Europe, à l’exception des jeux. Si pour l’instant, les joueurs doivent continuer à payer via le service de paiements de Google, ils pourront bénéficier de paiements tiers plus tard. Cette modification s’accompagne de la réduction de la commission sur les achats intégrés, passant de 15 à 12 %. Ainsi, sur chaque microtransaction, Google prendra une partie du montant à hauteur de 12 %.

Pour savoir si des développeurs d’applications vont décider de choisir des systèmes de facturation alternatifs, Google les a invités à remplir un formulaire de déclaration à partir du 1er août prochain. À l’aide de ce document, ils notifieront au géant technologique le montant de toutes les transactions payées à partir du (ou des) système(s) de facturation tierce qu’ils choisiront, et ce, mensuellement. C’est de cette manière que Google pourra récupérer par la suite, sa commission de 12 %.

Plusieurs développeurs d’applications militent depuis plusieurs années pour que Google autorise l’utilisation de moyens de paiement tiers. Spotify ou encore Match Group, la société mère de Tinder, ont attaqué Google en justice pour cette raison, considérant qu’elle jouait de sa position dominante pour obliger les entreprises à utiliser son service de paiement in-app.

Google devance la mise en application du Digital Market Act de l’UE

Ces changements apportés par Google sont propres à l’Union européenne, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, membres de l’Espace économique européen. Ces nouvelles directives sont en lien avec le Digital Market Act (DMA) dont le texte a été validé par le Parlement européen au début du mois de juillet. Il faut désormais que le Conseil européen l’approuve afin qu’il puisse entrer en vigueur.

L’arrivée prochaine du Digital Maket Act et du Digital Services Act entraînera inexorablement de profondes modifications pour les géants technologiques et le fonctionnement des magasins d’applications comme le Play Store ou l’App Store. Même si ces textes doivent entrer en application qu’à l’horizon 2023, la firme de Mountain View a préféré prendre les devants et se mettre en conformité dès à présent.

Google explique que « Dans le cadre de nos efforts pour nous conformer à ces nouvelles normes, nous annonçons un nouveau programme visant à soutenir les paiements alternatifs pour les utilisateurs de l’Espace économique européen ».

Si Google a préféré prendre les devants en Europe, elle a longuement bataillé dans d’autres pays pour essayer de conserver son service de paiements in-app. En Corée du Sud, où une loi impose l’ouverture du système de paiement du Play Store, Google bataille pour limiter la portée de l’application de cette nouvelle législation.