Didi, le Uber chinois, s’attend d’un moment à l’autre à recevoir une amende de plus d’un milliard de dollars de la part de la puissante Administration du cyberespace de la Chine (CAC), pour ses failles en matière de protection des données. Selon le Wall Street Journal, à l’origine de l’information, le règlement de cette somme devrait permettre à Didi de lever toutes les restrictions pesant actuellement sur ses activités.

Didi au terme d’un périple qui aura duré un an

Depuis plusieurs semaines le litige opposant Didi à la CAC s’approche de son terme, après un an de procédure. La sanction représente 4,7% de son chiffre d’affaires de 2021, soit 27,3 milliards de dollars. Cette amende était attendue par Didi, qui a provisionné 10 milliards de yuans, soit un peu moins de 1,5 milliard de dollars pour s’y préparer d’après Reuters.

Toute l’affaire a débuté il y a tout juste un an, lorsque Didi s’est introduit en bourse à New York le 30 juin 2021, contre l’avis des autorités chinoises. Ces dernières redoutaient que les documents à fournir aux régulateurs américains exposent des informations sensibles pour la Chine.

Dans les jours, les semaines qui ont suivi, le CAC a ouvert une enquête sur le spécialiste du covoiturage. Plus de 25 applications ont été interdites sur les boutiques dédiées en Chine et l’entreprise a reçu l’interdiction d’accepter de nouveaux utilisateurs.

Cette décision a provoqué une chute de la valeur de l’action de Didi de plus de 80%. La société a fini par annoncer son retrait de la bourse de New York. Une décision validée par les actionnaires en mai.

Le paiement de l’amende permettra à Didi de s’introduire en bourse à Hong Kong, mais aussi a recruté de nouveaux usagers et rendre disponibles ses services sur les boutiques d’applications.

La fin de la répression de la Tech en Chine ?

Un retour symbolisant l’allégement de la pression de Pékin sur ses entreprises du numérique. Agacé par le pouvoir acquis par ces dernières, le pouvoir à multiplier les nouvelles règles sur la gestion des données, ou contre les pratiques anticoncurrentielles, ainsi que les sanctions en tout genre.

Les autorités appellent désormais à un effort commun pour soutenir l’économie de l’Empire du Milieu, malmenée par la pandémie. Si cette amende vient à se confirmer, elle sera l’une des plus importantes de cette période compliquée pour la Tech chinoise, après celle de 2,75 milliards de dollars reçue par Alibaba et avant celle de 527 millions de dollars infligée à Meituan.