La National Press and Publication Administration (NPPA) chinoise a révélé sur son site la liste des 67 jeux vidéo approuvés par le gouvernement chinois le 12 juillet. Il s’agit de la troisième liste publiée depuis le gel de l’approbation de nouveaux titres en juillet 2021. Aucun jeu de Tencent et NetEase, deux acteurs majeurs de l’industrie en Chine, n’ont été autorisés à sortir sur le marché chinois.

Tencent et NetEase, les oubliés

Pour la troisième fois d’affilée, la NPPA refuse le lancement de titres vidéoludiques produits par Tencent. Le géant de la technologie est accompagné, cette fois-ci, de son concurrent NetEase. Ensemble, les deux entreprises dominent le marché du jeu vidéo chinois évalué à 49 milliards de dollars.

Si cette liste fait le malheur de certains, elle fait également le bonheur des autres. Le mastodonte ByteDance et la plateforme de streaming Bilibili semblent être les deux gagnants de cette nouvelle approbation. Le studio de développement Nuverse, racheté par ByteDance en avril 2021, a pu sortir son jeu mobile Crystal of Atlan tandis que Bilibili et le développeur TiGames ont publié Forged In Shadow Torch, un RPG disponible sur ordinateur et Playstation 5.

Un secteur en crise en Chine

Pékin n’a jamais été une grande fan des jeux vidéo. Le gouvernement chinois a, à plusieurs reprises, durement réglementé le domaine en s’attaquant à la protection des mineurs. En 2019, leur temps en ligne a été limité à 90 minutes par jour en semaine avec une interdiction de 22h à 8h les week-ends et jours de congé. Cette réglementation a par la suite été durcie fin août 2021 à seulement 1 heure de jeu les week-ends et jours fériés. Pour faire respecter ces mesures draconiennes, les acteurs du jeu vidéo ont collaboré avec les autorités. C’est le cas de Tencent qui avait instauré un système de reconnaissance faciale sur certains de ces jeux.

La répression a continué en avril dernier alors que la National Radio and Television Administration annonçait que les jeux vidéo non approuvés par le gendarme chinois étaient interdits de diffusion. Les plateformes de streaming et les réseaux sociaux ont été lourdement impactés.

La suspension de l’approbation de nouveaux titres instaurés pendant neuf mois de juillet 2021 à avril 2022 a grandement fragilisé l’industrie. Si les géants comme Tencent ont pu s’en sortir grâce à différents canaux de revenus, ce n’est pas le cas des 14 000 sociétés du secteur qui ont été contraintes à mettre la clé sous la porte.

Des doutes subsistent quant à la pérennité du domaine du jeu vidéo en Chine. Au mois d’août 2021, l’Economic Information Daily, le quotidien officiel chinois, qualifiait les jeux en ligne « d’opium pour l’esprit » et de « drogue électronique ». Depuis, les investisseurs sont frileux. L’action de Tencent a perdu près de 40 % de sa valeur en un an, passant de 70,83 dollars à 42,67 dollars.