Xiaomi a livré ses premiers smartphones made in Vietnam. Cette nouvelle s’inscrit dans un cadre plus large où l’on voit de plus en plus de constructeurs de smartphones déplacer leur production depuis la Chine vers l’Asie du Sud-Est.

Des coûts plus bas

Le géant chinois, en partenariat avec son fabricant hong-kongais DBG, a implémenté sa première usine au Vietnam l’année dernière. Située dans le nord de la province de Thai Nguyen, elle couvre une superficie d’environ 200 000 mètres carrés et représente un investissement d’environ 80 millions de dollars. Elle possède en outre une capacité de production mensuelle de plus de 2 millions d’appareils.

L’usine permet à Xiaomi de booster sa production de smartphones dans la région ; d’ailleurs, la première flopée d’appareils a été livrée le mois dernier pour être commercialisée au Vietnam, ainsi qu’en Malaisie et en Thaïlande. « Les coûts d’expédition de Xiaomi vers l’Asie du Sud-Est ont augmenté en raison de Covid-19 et de l’escalade des coûts logistiques, de sorte que le fait d’avoir une production locale au Vietnam peut aider à contrôler les coûts », explique Xiaomi.

Le constructeur se veut toutefois rassurant envers son pays natal : « Pour l’instant, aucun pays étranger ne peut remplacer le système de chaîne d’approvisionnement de la Chine, et c’est le consensus pour l’ensemble de l’industrie ». D’après un rapport relayé par le South China Morning Post, la société chinoise est récemment devenue, pour la première fois, le deuxième fournisseur de smartphones du Vietnam avec une part de 20,6 % du total des livraisons, derrière le sud-coréen Samsung avec 31 %.

Le confinement en Chine a affecté Xiaomi

En revanche, ses performances en Empire du Milieu ont grandement été affectées par les confinements très stricts imposés dans plusieurs métropoles du pays, particulièrement à Shanghaï. Ainsi, les revenus de Xiaomi au premier trimestre ont diminué de plus de 50 % en glissement annuel, tandis que ses expéditions mondiales et ses recettes de smartphones ont toutes deux baissé de plus de 10 %.

Xiaomi n’est pas le seul constructeur à se délocaliser au Vietnam. Apple a également annoncé qu’une partie de sa production d’iPad se ferait désormais dans le pays d’Asie du Sud-Est plutôt qu’en Chine, une manière de moins dépendre de l’Empire du Milieu.

De son côté, Yan Hao, le directeur commercial de DBG, a déclaré que l’entreprise souhaitait depuis longtemps s’étendre en Asie du Sud-Est et qu’un tel objectif était conforme aux projets de Xiaomi dans la région.