Le monde de la tech est en crise. Klarna, la plus grosse fintech européenne, a perdu 85% de sa valorisation en seulement quelques mois. Alors que sa valorisation atteignait les 45,6 milliards de dollars il y a exactement un an, elle n’est aujourd’hui plus que de 6,7 milliards de dollars. Cela malgré une récente levée de fonds de 800 millions de dollars.

Klarna perd 85% de sa valorisation boursière

En 2020, Klaran devenait la première fintech européenne à dépasser les 10 milliards de dollars de valorisation. En peu de temps, l’entreprise avait réussi à se faire un nom dans le monde du paiement en ligne grâce à sa promesse « achetez maintenant, payez plus tard ». La fintech se pose en intermédiaire, permettant au consommateur d’acheter des biens sans avoir à payer directement. Klarna paye le commerçant dans un premier temps, et envoie une facture au particulier, qui la règle en paiements échelonnés et sans intérêts.

Depuis quelques semaines, une rumeur circulait au sujet d’une nouvelle levée de fonds chez Klarna. La valorisation de l’entreprise s’est écroulée. Klarna a confirmé qu’elle était désormais évaluée à 6,7 milliards de dollars avec son nouvel investissement. Cela représente une baisse de 85% par rapport à la valorisation de juin 2021. Désireux de donner une tournure « positive » à l’annonce de cette nouvelle levée, Klarna souligne dans son communiqué de presse la « pire baisse des actions depuis 50 ans », tout en essayant de brosser un tableau moins noir en montrant comment sa valorisation actuelle se situe par rapport à 2018.

Le contrecoup de la pandémie

De nombreuses entreprises subissent une sorte de « correction » après une période de folie due à la pandémie. Si on reprend l’historique de valorisation de Klarna, voici ce que cela donne : l’entreprise était valorisée à 5,5 milliards de dollars en 2019, puis à 10,6 milliards de dollars en 2020, à 31 milliards de dollars en mars 2021, avant d’atteindre le sommet vertigineux de 45,6 milliards de dollars en juin 2021. La valorisation de Klarna est le reflet de ce que pensent ses investisseurs, et ne reflète pas nécessairement ce que pensent les clients, et c’est loin d’être la seule entreprise à connaître cette situation.

Affirm, le concurrent principal de Klarna, a connu exactement la même chose il y a quelques mois. Michael Moritz, associé chez Sequoia, estime que « l’ironie de l’histoire est que l’activité de Klarna, sa position sur divers marchés et sa popularité auprès des consommateurs et des commerçants sont toutes plus fortes qu’à aucun moment depuis que Sequoia a investi pour la première fois en 2010 ». Finalement, cela ne change donc rien à l’activité et à la croissance de l’entreprise. Klarna peut continuer de se rêver en super-app pour le shopping.