À l’image de nombreuses multinationales russes, le groupe internet Yandex a le sentiment d’être au pied du mur depuis le début de l’invasion en Ukraine. Face aux exigences patriotiques du gouvernement local, et les sanctions des instances européennes, le « Google Russe » semble enlisé dans ses difficultés. Selon les analystes, l’entreprise lorgnerait sur des perspectives de vente de services ou encore de scission pour assurer sa survie en dépit d’un résultat financier prometteur pour le premier trimestre.

Yandex est en crise selon les observateurs

La situation de Yandex a généré de nombreuses spéculations de la part des observateurs. Depuis quelque temps, cette holding néerlandaise et russe subit les tiraillements du Kremlin et de l’Union européenne, mais laisse paraître un visage serein malgré tout. L’entreprise avait enregistré une « forte croissance » pour les trois premiers mois de 2022, et s’est félicitée de sa santé financière. Cependant, les données boursières et l’actuel management de la multinationale affirment le contraire.

D’après Marie-Gabrielle Bertran, doctorante en Géopolitique, cette image se révèle être une façade, car « il y a une différence nette entre le discours rassurant de Yandex et la chute de son cours en bourse ». Les chiffres appuient cette divergence avec une chute de 80% de sa valeur boursière par rapport à 2021.

La détresse de Yandex s’est également accentuée suite au départ de ses dirigeants Arkady Volozh et Tigran Khudaverdyan il y a quelques mois, visés par des sanctions de Bruxelles.

Quelles alternatives pour survivre ?

Yandex a étudié plusieurs cas de figure pour maintenir son activité dans le contexte d’une crise géopolitique qui tend à perdurer. La société avait prévu de vendre ses services Yandex News et Zen à VK, le Facebook russe. Alors que le projet d’acquisition a abouti sur un accord de principe, l’opération est toujours en situation d’attente.

Des rumeurs rapportent les ambitions de Yandex à vouloir scinder ses activités russes et internationales. Cette hypothèse, constituerait le « dernier recours », souligne Marie-Gabrielle, mais elle pourrait également nuire à la stabilité de la société dans l’avenir, rétorque le chercheur Julien Nocetti en déclarant : « On peut imaginer une vente à la découpe au profit des clans proches du Kremlin, […] mais si vous retirez des services, est-ce que l’édifice va encore tenir ? »