La Competition and Markets Authority (CMA), l’organisation gouvernementale garante du droit de la concurrence au Royaume-Uni, a lancé ce 6 juillet une enquête sur le projet de rachat d’Activision par Microsoft. À hauteur de 69 milliards de dollars, il s’agit de l’acquisition la plus onéreuse envisagée dans l’industrie des jeux vidéo. Cette enquête, un processus habituel pour ce type de fusion, doit vérifier que le marché du jeu vidéo ne s’expose pas à un affaiblissement de l’offre et à une concurrence déloyale suite à ce rachat.

L’acquisition également sous la surveillance des autorités américaines

La firme de Redmond avait annoncé son intention d’acquérir Activision Blizzard début 2022. Les actionnaires de l’éditeur de jeux vidéo ont quant à eux approuvé le rachat à la quasi-unanimité en avril dernier. Les deux parties impliquées dans la fusion s’étant mises d’accord, toutes les cartes sont maintenant entre les mains des différentes autorités de régulation. Après la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis qui a lancé son enquête en mars, c’est au tour de la Competition and Markets Authority du Royaume-Uni de se pencher sur ce cas.

Avec déjà plus de 23 studios de développement en sa possession, Microsoft compte rattacher au moins dix équipes supplémentaires à sa branche dédiée aux jeux vidéo en achetant Activision Blizzard. En plus d’augmenter le nombre de licences présentes dans son catalogue, la société américaine s’approprierait certains des jeux les plus populaires de l’industrie comme Call of Duty, World of Warcraft ou Candy Crush.

Dans ce contexte, la CMA veut s’assurer, à travers ses investigations, que cette fusion n’aboutira pas à une réduction significative de la compétition dans tous les marchés, dont celui du Royaume-Uni. L’autorité de régulation va aussi vérifier qu’il n’y aura pas une hausse des prix, une baisse de la qualité des produits et une diminution du choix pour les consommateurs.

Une procédure de routine qui n’inquiète pas Microsoft

Pour le moment, il ne s’agit que de la première étape de l’enquête, qui doit se clôturer le 1er septembre. La CMA a annoncé que toutes les parties tierces, comme d’autres entreprises du jeu vidéo, ont jusqu’au 20 juillet pour exprimer leurs avis sur ce rachat. Des éléments que l’autorité de régulation prendra en compte avant d’annoncer si elle passera ou non à une seconde étape dans son enquête, plus approfondie, en septembre.

La vice-présidente de Microsoft, Lisa Tanzi, a expliqué à CNBC que l’entreprise « s’engage à répondre à toutes les questions de la part des régulateurs et pense que cet examen en profondeur va aider l’affaire à se conclure en toute confiance ». Pour elle, il n’y a pas de doute, le rachat sera finalisé durant l’année fiscale 2023, comme prévu par Microsoft.