Le 4 juillet 2022, l’ESA a publié un document intitulé « Terrae Novae 2030+ ». C’est le nom de son plan pour les 10 prochaines années.

Les grandes ambitions de l’ESA avec Terrae Novae 2030+

Ce document jette les bases permettant à l’Europe d’assurer un rôle de premier plan dans l’exploration spatiale pour sa prospérité future. Pour David Parker, directeur de l’exploration humaine et robotique au sein de l’ESA, « cette nouvelle feuille de route à long terme va permettre de guider les décideurs qui, en fin de compte, feront les choix pour savoir jusqu’où l’Europe doit aller dans l’exploration de l’espace ». Terrae Novae 2030+ ne se limite pas à l’exploration de nouveaux mondes, mais livre également les ambitions de l’ESA pour les futurs innovateurs, scientifiques et explorateurs européens.

La vision de l’ESA pourrait se résumer en trois parties : maintenir une forte présence en orbite terrestre basse, envoyer les premiers astronautes européens explorer la Lune tout au long des années 2030, et préparer le rôle de l’Europe dans le premier voyage humain historique vers Mars. Cette publication a été dévoilé à la veille de la diffusion d’images très attendues du télescope spatial James Webb, sur lequel l’ESA s’est associée à la NASA et à d’autres organismes. Avec Terrae Novae 2030+, l’ESA veut également faire passer un message : l’agence a besoin de plus d’autonomie.

Des européens iront sur la Lune et sur Mars

On peut lire dans le document que « comme les événements récents l’ont montré, le contexte géopolitique peut devenir instable de manière inattendue ». Le rover ExoMars Rosalind Franklin en est un excellent exemple. Alors qu’il devait être lancé cette année par une fusée russe, les équipes de l’ESA ont été obligées de repousser la date de départ à 2026 au plus tôt, pour un atterrissage en 2027. En supposant que la mission ne soit pas annulée avant… Même le retour de Perseverance avec des échantillons martiens est en péril. L’ESA estime que le fait de « ne pas avoir de capacités autonomes est préjudiciable ».

L’agence spatiale européenne estime que cela ne vaut pas le coup de développer des instruments scientifiques majeurs si on ne maîtrise pas la livraison. Cela dit, l’ESA ne s’opposera pas aux partenariats internationaux à l’avenir. Elle y réfléchira certainement un peu plus. Néanmoins, l’ESA a de belles ambitions. L’agence estime que les européens devraient être sur la Lune d’ici 2030 et sur Mars d’ici 2040. Avec Terrae Novae 2030+, l’ESA réaffirme également sa volonté d’utiliser son propre système de transport de fret et d’équipage. Cette feuille de route est donc bien un signe que l’agence a l’intention de tirer les leçons du passé.