Le sous-traitant d’Orange spécialisé dans le déploiement et la maintenance des réseaux de télécommunications, Scopelec, est en grande difficulté depuis qu’il a perdu son contrat avec l’opérateur pour la pose de la fibre optique et la gestion du réseau cuivre. Pour survivre, l’entreprise a annoncé le 6 juillet 2022, un plan de sauvegarde prévoyant « le licenciement de plusieurs centaines de ses salariés ».

De la fin du contrat entre Orange et Scopelec au lancement d’un plan de sauvegarde

Fin 2021 déjà, Scopelec voyait près de 1 000 employés quitter l’entreprise de manière volontaire ou pour rejoindre d’autres entreprises du secteur. Ces départs coïncident avec le début de la crise pour ce groupe d’environ 3 600 salariés. Le sous-traitant d’Orange évoque cette situation dans son communiqué : « Après plus de six mois de combat suite à la perte brutale d’importants contrats avec son client historique représentant 40% de son chiffre d’affaires, Scopelec a présenté les grands axes de son projet de plan de sauvegarde le 30 juin au tribunal de commerce de Lyon ».

Ce contrat avec Orange était estimé à 475 millions d’euros en 2021, une somme non négligeable pour l’entreprise. Informée mi-novembre 2021 de la perte de ce contrat, Scopelec estime n’avoir eu aucun signe explicite de la part d’Orange quant à ce manque à gagner, ce qui implique que la firme n’a pas eu le temps de s’y préparer.

De son côté, Orange se défend en affirmant qu’il avait proposé des mesures de transitions. Scopelec considère que ces propositions étaient insuffisantes. Pour Orange, la réduction des contrats avec Scopelec s’inscrit dans un « contexte général de baisse d’activité » sur l’entretien du réseau en cuivre et de l’installation de la fibre, qu’il estime à environ 20% dans les années à venir. En effet, le réseau cuivre est voué à disparaître en 2030 tandis que la fibre optique devrait couvrir l’ensemble du territoire d’ici la fin de la décennie.

Plusieurs centaines de licenciements prévus dans les prochaines semaines

Scopelec ajoute qu’en « conséquence de la perte des marchés Orange, l’entreprise va devoir malgré tout procéder au licenciement de plusieurs centaines de ses salariés, et cherchera à mettre en place une restructuration sociale respectant au mieux ses engagements sociétaux dans le cadre de la procédure de sauvegarde ».

Dans les prochains, le président du directoire de Scopelec, Thomas Foppaini, devrait quitter ses fonctions. La direction a d’ores et déjà entamé des démarches pour lui trouver un successeur. Selon une source proche du dossier, si initialement, 800 licenciements étaient prévus, le nombre aurait été baissé à 550.

À noter que Scopelec est l’une des plus grandes SCOP (société coopérative et participative) de France, ce qui implique que l’entreprise est détenue en majorité par ses salariés. Le plan de sauvegarde devrait être validé par le tribunal de commerce de Lyon durant le mois de septembre. D’ici là, Orange devra confirmer ses engagements envers son sous-traitant.