Le 5 juillet 2022, la Commission européenne a présenté son nouvel agenda européen de l’innovation pour concurrencer la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis dans les technologies de rupture. Bruxelles mobilisera environ 45 millions d’euros de financement auprès de sources inexploitées de capitaux privés pour aider les start-up deeptech en pleine expansion.

L’Europe souhaite devenir un acteur de premier plan de l’innovation

Le but premier de ce programme européen d’innovation est de faire en sorte que l’Europe devienne un acteur de premier plan sur la scène mondiale de l’innovation. Selon la Commission européenne, l’innovation « irrigue tous les secteurs d’activité, des énergies renouvelables aux technologies agricoles, de la construction à la mobilité, en passant par la santé, de façon à garantir la sécurité alimentaire, réduire la dépendance énergétique, améliorer la santé des citoyens et rendre nos économies plus compétitives ».

L’agenda européen d’innovation s’appuiera sur le pilotage de 25 actions spécifiques réparties dans cinq domaines phares :

  • Financement des scale-up : la Commission européenne souhaite que des investisseurs institutionnels et privés financent le développement des scale-up (des start-up déjà bien établies).
  • Accélérer l’innovation dans les écosystèmes européens : 10 milliards d’euros seront consacrés à des projets d’innovation à caractère interrégional afin d’accélérer et renforcer l’innovation partout dans l’Union européenne.
  • S’intéresser aux talents deeptech : Bruxelles souhaite susciter l’intérêt, attirer et retenir les talents dans un contexte où la guerre des talents et des compétences fait rage.
  • Mise en place de lieux dédiés : l’innovation sera favorisée à l’aide d’espaces d’expérimentation et de marchés publics dédiés (par exemple, des bacs à sable réglementaires, des bancs d’essai, etc.).
  • Améliorer les outils d’élaboration des politiques : en utilisant des données fiables et comparables, ainsi que des définitions communes (terminologies et indicateurs communs), les pays pourront ensemble coordonner leur politique en matière d’innovation.

Pour Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’innovation, à la recherche, à la culture, à l’éducation et à la jeunesse, « Le nouveau programme d’innovation européen permettra aux innovateurs, aux jeunes entreprises et aux entreprises en expansion, tous porteurs de projets innovants, de devenir des leaders mondiaux de l’innovation ».

Comment la Commission européenne va-t-elle aider les start-up deeptech à innover ?

Pour réussir à mettre en place l’ensemble de ces actions, la Commission européenne va débloquer un investissement de 45 milliards d’euros sur les trois prochaines années. Une somme conséquente, bien loin des 2 milliards d’euros investis pour la transition numérique européenne.

En plus de ce financement exceptionnel, l’Europe va aider les start-up en leur facilitant leur accès à d’autres financements. Elle devrait d’ici les prochains mois, adopter une série de mesures pour simplifier les règles de cotation en bourse, pour mettre en place un abattement sur le coût de la levée de fonds propre, et pour fixer une limitation de la déductibilité des intérêts.

De plus, Bruxelles va contribuer à la création de « vallées de l’innovation deep tech » et de « bacs à sable réglementaires » pour que les start-up et scale-up puissent travailler ensemble dans les mêmes lieux, y compris dans des régions qui sont en retard de développement. Pour retenir et attirer les talents en Europe, la Commission va former un million de talents deep tech, en soutenant davantage les femmes innovatrices et en innovation avec des options sur titres des salariés dans les start-up.

L’annonce de ce nouveau programme pour l’innovation a été réalisée quelques heures avant que le Digital Market Act et le Digital Services Act aient été approuvés définitivement par le Parlement européen.