La conférence NFT NYC s’est tenue la semaine dernière (du 20 au 23 juin 2022) à New York. Pour l’occasion, plus de 15 000 personnes ont pris d’assaut Times Square pour parler NFT, wallet, blockchain, métavers et plus généralement Web3. Le fait que l’événement se tienne à un moment où le marché des cryptomonnaies connaît une forte chute a permis de recentrer le débat sur le long terme et la pérennité de ce nouveau paradigme.

Pourquoi le Web3 ? À quel problème est-il censé répondre ? Comment embarquer les utilisateurs dans ce nouvel environnement ? Quelles nouvelles opportunités ouvre-t-il pour les utilisateurs, les créateurs et les marques ?
Et surtout comment préparer l’arrivée des 100 prochains millions voire du prochain milliard d’utilisateurs Web3 et ainsi devenir mass market ?

Toutes ces questions ont animé les discussions lors de cette conférence. Découvrez quelques débuts de réponses pour appréhender au mieux cette nouvelle évolution du Web !

Le Wallet, le nouvel ID du Web3

Tout démarre avec un Wallet dans ce nouvel écosystème, qui correspond à notre identité Web3. Il est personnel et l’utilisateur en est le seul et l’unique propriétaire.

Concrètement, alors que nous pouvons aujourd’hui demander à Facebook d’émettre un nouveau mot de passe si nous avions perdu le nôtre, nous n’aurons personne à qui le demander dans le Web3. Le contrôle de notre identité s’accompagne donc d’une responsabilité plus forte à laquelle nous ne sommes plus actuellement habitués sur le web.

En effet, la philosophie du mouvement qui porte le Web3 est directement liée à la question de la souveraineté numérique, à savoir comment rendre la pleine propriété des données aux utilisateurs, données que nous avons si facilement partagées avec les géants du Web2.

Alors comment passer d’une situation où nous sommes le produit à une situation où nous détenons une partie du produit, en alignant les intérêts des utilisateurs et des personnes qui construisent ce nouvel écosystème ? Le Web3 y répond avec les NFTs, ces fameux actifs digitaux certifiés et non fongibles qui répondent à cette problématique d’ownership.

L’onboarding des utilisateurs, un facteur clé de succès du Web3

“Il faut adopter la technologie mais surtout ne pas en parler !”
Ce conseil revenu à de multiples reprises lors de la conférence souligne le fait que la technologie blockchain est trop souvent mise au premier plan, alors que l ‘utilisateur est en réalité plus intéressé par la valeur et l’exclusivité qu’il pourra tirer des services et expériences créés dans ce nouvel environnement. Penser le parcours utilisateur pour simplifier les étapes nécessaires à l’onboarding de ces nouveaux services apparaît alors comme une responsabilité stratégique pour les marques et plateformes.

En effet, cette complexité technologique est aujourd’hui l’un des principaux freins à la conversion d’utilisateurs Web2 en utilisateurs Web3. C’est la raison pour laquelle plusieurs entreprises à l’instar d’Arianee ou encore Cohort se spécialisent dans la création de plateformes digitales basées sur les NFTs pour aider les marques à engager leurs communautés dans ce nouveau monde via un onboarding simplifié, une des clés de la réussite.

Finalement, comme de nombreux speakers l’ont mentionné, le Web3 aura réussi lorsque nous ne serons plus en mesure de dire que nous utilisons une solution basée sur la blockchain. En résumé, une apparence et une navigation type Web2 basée sur une technologie blockchain.

“Utility”, le buzzword du moment pour les NFTs

Les NFTs : vrais outils d’engagement et de récompenses d’utilisateurs ou objets purement spéculatifs sans réelle utilité ?
On parle en effet souvent plus de l’aspect économique (i.e “token economics”) des NFTs que de l’expérience unique et exclusive qu’ils peuvent offrir quand ils sont bien pensés.

Et c’est là que le deuxième pilier de la philosophie du mouvement Web3 prend tout son sens : il s’agit d’une économie fondée pour et autour des créateurs.
Après avoir pu reprendre le contrôle de son identité via son Wallet, l’utilisateur peut s’en servir pour acquérir un NFT, qu’il lui ait été offert ou qu’il l’ait acheté. Ce NFT devient alors un passeport pour une expérience exclusive: accès à un événement VIP – les fameux NFT-gated events -, ou encore achat d’une œuvre dans le but de soutenir un musicien ou un athlète à la recherche de nouveaux modes de revenus.

Attention toutefois, si vous décidez de passer à l’acte et d’acheter un NFT, renseignez-vous bien sur ce que vous achetez. S’agit-il d’un NFT hébergé sur une blockchain (i.e on-chain) dont l’ensemble des informations sont donc stockées de manière sécurisée et pérenne ? Ou s’agit-il d’un NFT “off-chain” stocké en-dehors de la blockchain, le plus généralement dans le cloud et présentant donc un certain nombre de risques de propriété et de disponibilité à ne pas minimiser !

Du follower passif au supporter actif (from Stalker to Supporter)

Via ce nouveau modèle, l’utilisateur change de statut et passe ainsi de follower passif, dont le temps de navigation est monétisé par les plateformes Web2, à supporter actif en lien direct avec son “héros” dans une logique de collaboration et de création de valeur.

Concrètement :
Dans le Web 2, je suis mon athlète favori en ligne, j’aime ou commente ses posts.
Dans le Web 3, je vais pouvoir investir en lui et participer à sa carrière.

En soi, cela ressemble fortement au modèle crowdfunding du type Kickstarter où les early backers investissent pour soutenir les projets auxquels ils croient en contrepartie d’avantages et de récompenses.
La philosophie existe donc déjà mais le fait de s’affranchir d’intermédiaires, de créer un lien direct et donc de réduire de moitié les frais de commissions sont autant d’éléments que permettent aujourd’hui le Web3 et la blockchain.

Certaines choses changent, d’autres ne changeront jamais.

Quels sont les intérêts de mes clients ? Comment les engager et vivre des expériences uniques avec eux ?

Les marques n’ont heureusement pas attendu le Web3 pour se poser ces questions.
Mais ce qui rend aujourd’hui cette démarche encore plus attirante et vertueuse, c’est la possibilité de réellement garder le contrôle de sa data et de développer une relation exclusive one-to-one avec sa communauté. Pas de risque ici d’avoir construit une communauté de 100K abonnés sur Instagram et de ne plus toucher que 5% de celle-ci organiquement.

Ce qui ne change pas en revanche, c’est la nécessité de communiquer et d’interagir avec elle. Aux premiers community managers Facebook des années 2009 succèdent aujourd’hui les community managers Discord !

Une autre fonction, qui se développera également côté Web3, est le support client de sites e-commerce. En effet, avec le Web3, les problèmes de paiements frauduleux ou qui n’aboutissent pas seront toujours présents et faire en sorte que les marques accompagnent leurs clients dans ce nouveau terrain de jeu sera primordial.

Le nouvel Omnichannel

Le Web3 et les NFTs sont un nouveau canal à appréhender et explorer pour les marques. Être omnicanal à l’ère du Web3 pour une marque veut donc dire être présente en physique, continuer à l’être sur le digital “traditionnel” et le devenir de manière immersive dans le métavers, à l’instar de Gucci avec son Gucci Vault qui se lance dans le Web3 au sein de la plateforme Sandbox afin de développer dans le métavers une vitrine pour ses drops NFTs.

Ok mais alors par où commencer ?

Vous êtes prêts à lancer votre premier drop NFTs et vous souhaitez le faire savoir au plus grand nombre ?
Prenez le temps de bien valider votre concept. En particulier pour les marques, si le but est uniquement d’être dans la tendance du moment, le risque est de passer à côté du sujet et donc de la potentielle réelle connexion que vous pourriez construire avec votre communauté.

Si en revanche, votre projet est mûrement réfléchi, suivez le guide !

1/ Follow the Wallets
Allez chercher les utilisateurs de NFTs ! C’est aujourd’hui plus simple d’intéresser et d’embarquer des utilisateurs éduqués sur le sujet que de souhaiter faire migrer votre communauté Web2 vers le Web3.

2/ Trouver les vôtres
Identifiez qui parmi votre communauté est utilisateur Web3.

3/ Recruter de nouveaux membres
Allez développer votre audience auprès d’autres utilisateurs Web3 qui ne font peut-être pas encore partie de votre audience traditionnelle.

4/ Embarquer vos membres
Et enfin, accompagnez votre audience Web2 vers le Web3.