Du 21 novembre au 18 décembre prochain se tiendra la 22e édition de la coupe du monde de football masculin organisé tous les quatre ans par la FIFA. Cette compétition est souvent l’occasion pour la fédération internationale de football de tester ses nouvelles règles, et avec l’avènement du numérique, les nouvelles technologies qu’elle souhaite mettre en place.

Depuis 2010, la FIFA expérimente de nombreuses technologies pour aider l’arbitrage

27 juin 2010, Free State Stadium de Bloemfontein en Afrique du Sud, un huitième de finale de coupe du monde se joue entre l’Allemagne et l’Angleterre. Les Allemands ont inscrit deux buts assez tôt dans la rencontre et les Anglais sont revenus au score à la 37e minute de jeu. Une minute plus tard, Frank Lampard tente un lob d’une vingtaine de mètres, le ballon frappe la barre, rebondit derrière la ligne de but et le gardien allemand, Manuel Neuer s’en empare.

But Lampard

Aucun doute possible sur les images, le but de Lampard est incontestable. Capture d’image : FIFA / YouTube.

Malgré les protestations anglaises, l’arbitre n’accorde pas de but. Pourtant, sur les images, aucune contestation possible : le ballon est bien rentré dans les cages, le but aurait dû être validé et les Anglais auraient dû égaliser. Finalement, l’Allemagne l’emporte 4-1 et se qualifie pour les quarts de finale. Cet évènement va être celui qui va faire débuter les débats quant à l’introduction d’une technologie pour aider les arbitres à valider un but, même dans les situations de doute.

Quatre ans plus tard, lors de la coupe du monde 2014, la goal line technology fait son apparition. À l’aide de plusieurs capteurs situés derrière les cages de but, la technologie peut reconnaître si le ballon a bien dépassé la ligne de but. La goal line technology sera utilisée pour la première fois en faveur de la France lors d’un match de poule contre le Honduras.

Lors de la coupe du monde 2018, c’est au tour du VAR (Video Assistant Referee) de faire son apparition. De nombreuses caméras placées un peu partout sur la pelouse permettent de filmer le moindre fait et geste de tous les joueurs présents. Dès qu’une décision est contestable, l’arbitre arrête le jeu et peut demander à ses assistants de visionner la vidéo pour valider ou déjuger sa décision. L’arbitre lui-même peut également consulter les images depuis le bord du terrain.

La FIFA introduit un ballon connecté et le hors-jeu semi-automatique

Après les coupes du monde 2014 et 2018, celle qui se déroulera au Qatar en 2022 ne dérogera pas à la règle du test de nouvelles technologies. En effet, la FIFA a validé et a annoncé dans un communiqué, le 1er juillet 2022, l’utilisation du « hors-jeu semi-automatique » dans le cadre de la prochaine coupe du monde. Cet outil avait déjà été testé lors de la Coupe arabe de la FIFA en 2021 et pendant la coupe du monde des clubs en 2022.

Il permet d’établir à tout moment la position des joueurs et du ballon afin de détecter les positions de hors-jeu. 12 caméras placées sur le toit des stades contrôleront jusqu’à 29 points de données par joueur, et ce, 50 fois par seconde. En combinant ces données et avec l’aide d’une IA, il sera possible de vérifier à quel moment la passe a été faite et de déterminer la ligne de hors-jeu. À noter que l’arbitre sera informé de la décision de la machine qui pourra ensuite la valider ou l’infirmer : cet outil ne remplace donc pas l’interprétation finale qui reste à l’appréciation de l’arbitre.

Technologies FIFA

Le hors-jeu semi-automatique prend en compte jusqu’à 29 points de contrôles, au niveau du visage, du tronc, des bras, des jambes et des pieds. Photographie : FIFA.

En parallèle, les arbitres pourront également s’appuyer sur Al Rihla, le ballon officiel de la coupe du monde 2022. Celui-ci sera connecté : il contiendra un capteur d’unité de mesure inertielle permettant au VAR de détecter de façon précise le moment exact où le ballon a été joué. C’est donc grâce à ce ballon connecté que la technologie du hors-jeu semi-automatique sera applicable.

Indubitablement, la technologie s’immisce de plus en plus dans le monde du sport : lors du SAS Global Forum 2022, SAS a annoncé le lancement du Batting Lab, une immense salle interactive dopée à l’IA, à la vision par ordinateur et à l’IoT pour aider les enfants à se perfectionner au baseball.