L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a publié, le 30 juin 2022, un rapport sur l’état de l’internet en France en 2021. 51 % du trafic vers les clients des fournisseurs d’accès à internet (FAI) français provenait de contenus vidéos, tandis que Netflix s’octroie 20 % du trafic. Un chiffre assez surprenant lorsque l’on sait que la plateforme de streaming est en perte de vitesse.

Un trafic internet nettement dominé par les plateformes de streaming vidéo

En plus de Netflix, les contenus vidéos consommés viennent principalement de Google (et plus particulièrement de YouTube), Facebook, Amazon (via sa plateforme de streaming, Prime Vidéo) ou encore Akamai, un content delivery network (CDN) qui permet le stockage de fichiers lourds (comme des vidéos) et leur diffusion via des serveurs plus proches géographiquement des utilisateurs.

Trafic FAI France

En France, cinq acteurs du net concentrent plus de 50 % du trafic sur internet en France. Capture d’écran : Arcep.

Depuis plus de dix ans, les opérateurs télécoms ont pour ambition de faire contribuer les plateformes de streaming, de même que les GAFAM, au financement de leurs réseaux de télécommunication. Ces entreprises considérant que leurs infrastructures contribuent grandement à leur succès.

En mai 2022, Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, a annoncé qu’il était favorable à ce que les plateformes de streaming aident les opérateurs télécoms en ce sens. Il a reconnu qu’il fallait créer une nouvelle réglementation, différente de celle existante depuis plus de vingt ans. Le projet de loi européenne Connectivity Infrastructures Act, sans doute prévu pour la rentrée, pourrait permettre d’inclure ces nouvelles directives.

Toutefois, trente-quatre organisations non gouvernementales (ONG) provenant de dix-sept pays européens (mais pas la France) ont rédigé et signé une lettre adressée à la Commission européenne. Celle-ci a pour but d’alarmer l’institution européenne quant aux menaces qui pèsent autour de la mise en place d’une telle initiative. En effet, ces ONG considèrent que les FAI pourraient chercher à se faire payer deux fois pour le même service, ce qui mettrait en péril la neutralité du net et fausserait la concurrence.

5G, trafic global, qualité de l’internet mobile : l’état de l’internet en 2021

Globalement, le trafic vers les principaux FAI en France a augmenté de plus de 25 % en 2021 par rapport à 2020. Au niveau de la qualité de l’internet mobile, les débits descendants en 2G, 3G et 4G atteignent en moyenne 71 Mbit/s en 2021 contre 49 Mbit/s l’année précédente. Cette progression de la qualité du débit s’explique par une baisse de régime constatée en 2020, en partie du fait du contexte sanitaire lié au Covid-19.

Pour ce qui est de l’implantation de la 5G, le chemin semble encore long. Même avec l’arrivée de la 5G, le débit descendant moyen peine à grimper, voire baisse chez certains FAI. Cela s’explique par le plan de déploiement de la 5G qui tente de satisfaire les utilisateurs de toute zone, qu’elle soit dense ou non, et qui prend du temps à être effectif.

Débit descendant 5G

Globalement, Orange est le FAI qui propose le meilleur débit descendant, suivi par SFR et Bouygues Telecom. Free ferme la marche. Capture d’écran : Arcep.

Enfin, l’Arcep revient sur le déploiement de l’IPv6, un des protocoles permettant le transfert de paquet de données sur les réseaux informatiques. Contrairement à l’IPv4, l’IPv6 permet par exemple de générer un très grand nombre d’adresses IP uniques. La France a franchi début juin 2022, la barre des 50 % des usagers ayant accès à internet proposant l’IPv6 activé.

Durant le mois de juillet, l’Arcep va mettre en place l’une de ses mesures phrases : l’implémentation d’une « carte d’identité de l’accès » dans les box internet. Cette interface de programmation (API) a pour but de « mieux caractériser l’environnement de mesure » du trafic sur internet.