Depuis quelques mois, nous observons un véritable krach des cryptomonnaies. Selon Reuters, cette situation menace les fonds volés par la Corée du Nord, qui compte énormément sur les crypto-actifs pour assurer ses essais de tir de missiles.

La Corée du Nord, spécialiste de la cybercriminalité

Le plongeon du marché des cryptomonnaies a fait disparaître des millions de dollars de fonds volés par les pirates nord-coréens. Ce krach remet clairement en question les finances du pays qui avait bâti un nouveau modèle dépendant de ces valeurs. Frappé par de nombreuses sanctions, Pyongyang n’avait pas trouvé d’autres solutions que de se professionnaliser dans la cybercriminalité à grande échelle. Depuis plusieurs années, la Corée du Nord est à l’origine d’escroqueries majeures qui lui ont permis de voler des millions de dollars en crypto-actifs.

Les hackers financés par l’État ont même réalisé l’un des plus grands casses en cryptomonnaies de l’histoire en mars 2022. Ils ont réussi à voler près de 615 millions de dollars selon le Trésor américain. Cependant, la chute soudaine de la valeur des cryptomonnaies, qui a commencé en mai dans un contexte de ralentissement économique plus large, complique la capacité de Pyongyang à encaisser ces rançons. Ce krach peut véritablement affecter la façon dont la Corée du Nord prévoit de financer ses programmes d’armement selon deux sources gouvernementales sud-coréennes.

Les programmes d’armement sont financés par de l’argent sale

Depuis 2020, la Corée du Nord teste un nombre record de missiles. Selon l’Institut coréen d’analyse de la défense de Séoul, l’ensemble de ces tirs auraient coûté 620 millions de dollars cette année. Le pays se prépare même à reprendre des essais nucléaires, dans un contexte géopolitique tendu et de crise économique. Les avoirs nord-coréens en cryptomonnaies non blanchis (qui comprennent les fonds volés dans 49 piratages de 2017 à 2021), ont vu leur valeur passer en quelques jours de 170 millions de dollars à 65 millions de dollars.

Selon le ministère des Affaires étrangères nord-coréen, ces allégations seraient de la propagande américaine. Pourtant, cela ne fait aucun doute. Les experts en cybersécurité ont des preuves que la cyberattaque menée en mars sur Axie Infinity (celle qui a permis aux hackers de voler 615 millions de dollars) a bien été menée par un groupe de hackers nord-coréen surnommé Lazarus. Si la même attaque avait eu lieu aujourd’hui, la rançon avoisinerait plutôt les 230 millions de dollars. Sur le papier, la Corée du Nord a effectivement perdu beaucoup d’argent.