Meta, qui s’appelait encore Facebook, avait annoncé il y a un an une série d’engagements pour améliorer ses pratiques dans le secteur de la publicité en ligne, en France. Une réaction à une plainte déposée par Criteo pour abus de position dominante. L’Autorité de la concurrence a validé ce 16 juin les mesures prises par le géant américain.

La plainte contre Meta remonte à 2019

En 2018, Criteo, un service d’intermédiation publicitaire, s’était vu retirer l’accès à une interface de programmation spécifique (API) de Facebook, permettant d’améliorer la mise aux enchères de publicités. Au même moment Criteo perdait également son statut de partenaire du Facebook Marketing Partner, un atout pour les prestations de Criteo et une sorte de label pour les entreprises bénéficiaires.

Le coup a été violent pour la société française. En 2018 Facebook, avec Instagram et Messenger, représente 49% de la publicité en ligne non liée à la recherche, 50% en 2019. Sur le segment des réseaux sociaux, ce chiffre monte à 90% en 2019 et 65% en prenant en compte YouTube.

Criteo a logiquement porté plainte en septembre 2019. Une plainte jugée recevable par l’Autorité de la concurrence. Elle a estimé que les décisions de Facebook manquaient de transparence sur les critères utilisés pour avoir accès à ses services, d’objectivité, que ses équipes commerciales avaient dénigrées Criteo et de prévisibilité.

L’Autorité de la concurrence et Criteo satisfaits

C’est pour remédier à cette fâcheuse situation que Facebook a pris des mesures et les a soumises à l’Autorité de la concurrence. Cette dernière « les a acceptés en considérant qu’ils étaient de nature à mettre un terme aux préoccupations de concurrence qui avaient été décrites dans l’évaluation préliminaire », explique un communiqué. Henri Piffaut, vice-président de l’autorité, a déclaré que « C’est la première fois que Meta propose des engagements et les voit acceptés par une autorité de la concurrence ».

Concrètement, Meta s’est engagé sur 3 à 5 ans à réintégrer les entreprises de la AdTech à ses différents programmes selon des critères clairement énoncés et former annuellement ses équipes commerciales. Le tout sous la supervision d’un mandataire indépendant ayant accès aux données nécessaires.

Dans un communiqué, Ryan Damon, le directeur juridique de Critéo s’est félicité des « engagements forts » pris par Meta il estime que « Des résultats positifs comme celui-ci peuvent garantir que les grandes plateformes comme Meta collaborent avec leurs partenaires et l’écosystème dans le cadre d’une concurrence ouverte et loyale et sans autoréférencement ».