Dans une note interne envoyée à ses employés, Daniel Ek, le PDG de Spotify, a annoncé que l’entreprise allait ralentir les recrutements de 25 %. Le géant suédois est loin d’être la première firme du secteur tech à prendre une telle décision ; en cause, la possible récession qui s’annonce.

Un ralentissement des recrutements, mais pas du développement

Spotify sort d’une large campagne de recrutements, notamment au sein de ses équipes de recherche et de développement, et compte désormais plus de 8 000 employés à travers le monde. Elle a toutefois décidé d’embaucher avec plus de prudence, même si Daniel Ek promet qu’elle « continuera de recruter et de se développer ».

« Nous allons juste ralentir ce rythme et être un peu plus prudents avec le niveau absolu des nouvelles embauches au cours des prochains trimestres », a-t-il ajouté.

Ces propos vont dans le sens de déclarations tenues par le CFO de Spotify, Paul Vogel, lors d’un événement organisé pour les actionnaires de l’entreprise la semaine dernière, le premier de la société depuis qu’elle est entrée en bourse il y a quatre ans : « Nous sommes clairement conscients de l’incertitude croissante concernant l’économie mondiale. Et bien que nous n’ayons pas encore constaté d’impact significatif sur nos activités, nous suivons de près la situation et évaluons la croissance de nos effectifs à court terme ».

Spotify voit grand malgré la situation économique

Malgré l’incertitude de la situation économique, Spotify voit très grand et vise le milliard d’utilisateurs en 2030 et espère générer 100 milliards de dollars de revenus annuels avec une marge brute de 40 % à la fin de la décennie. Lors de l’événement, les dirigeants de la société suédoise ont en effet exposé une vision ambitieuse pour l’entreprise au cours des prochaines années, durant lesquelles Daniel Ek envisage que Spotify devienne une entreprise dix fois plus grande que sa taille actuelle.

Un iPhone ouvert sur l'application Spotify.

Malgré la situation, Spotify prévoit une décennie de très forte croissance. Photographie : Patrik Michalicka / Unsplash

« C’est pourquoi nous investissons de manière si agressive pour construire non seulement une entreprise plus grande mais aussi, nous le pensons, une entreprise beaucoup plus rentable », a-t-il déclaré. Pendant des années, Spotify a promis que la priorité serait donnée aux investissements et à la croissance plutôt qu’aux bénéfices, précise le Wall Street Journal.

Dans ce contexte, le ralentissement des embauches semble davantage être une forme de prudence qu’autre chose, puisque la firme prévoit bel et bien de continuer sur sa lancée et de croître dans les années qui arrivent, en investissant notamment dans le domaine des livres audio.

Le secteur de la tech dans le contexte post-pandémie

Cette décision n’est pas étonnante. Depuis plusieurs mois, le secteur de la tech est en proie à de nombreux licenciements. Ayant largement profité de la pandémie, il connaît désormais une période de croissance moins importante, en plus du contextes géopolitique et économique mondiaux très tendus.

Netflix a ainsi annoncé le licenciement de 150 employés, tandis que PayPal a également laissé partir plusieurs de ses salariés. De nombreux autres géants technologiques à l’instar de Twitter, de Meta ou encore de Microsoft, ont choisi la même approche que Spotify en ralentissant le recrutement. De son côté, Elon Musk a projeté de réduire les effectifs de Tesla de 10 % à cause d’un « très mauvais pressentiment » sur la situation de l’économie globale.

Il était attendu, et l’effet post-pandémie pointe le bout de son nez, accompagné d’une guerre en Ukraine qui impacte fortement tout un pan du secteur technologique également.