Dans un jugement rendu ce mardi 14 juin, un tribunal d’appel du Royaume-Uni a confirmé une décision antérieure ordonnant à Meta d’annuler son acquisition de Giphy.

Une acquisition anticoncurrentielle selon les autorités

La firme de Mark Zuckerberg a annoncé le rachat de Giphy en mai 2020 pour un montant de 400 millions de dollars. Rapidement, la Competition and Markets Authority (CMA), agence britannique supervisant la concurrence et les marchés, a ouvert une enquête sur cette transaction. Elle a finalement ordonné à Meta de vendre Giphy, en estimant que la fusion des deux entreprises était anticoncurrentielle.

Meta a donc fait appel de cette décision, mais la justice britannique vient encore de donner raison au régulateur sur cinq des six plaintes de ce dernier. Comme l’explique The Verge, le tribunal a jugé que la CMA n’avait pas correctement informé Meta de l’acquisition de Gfycat par Snapchat pendant près d’un an après avoir pris connaissance du jugement, ce qui a compromis la défense de l’entreprise. Le tribunal décidera comment remédier à cette erreur dans les semaines à venir, en consultation avec Meta et la CMA.

« La décision d’aujourd’hui a conclu que l’approche de la CMA à son enquête était “difficile à défendre” et “sape l’ensemble de la décision”. Nous sommes impatients de comprendre comment ces graves défauts de processus seront traités. Nous croyons fermement que notre investissement améliorerait le produit de GIPHY pour les millions de personnes, d’entreprises et de partenaires qui l’utilisent », a déclaré Christopher Sgro, porte-parole de Meta.

Les possibilités du réseau social dans cette affaire s’amoindrissent. S’il prévoit de faire appel une nouvelle fois, la justice semble décidée à aller dans le sens de la CMA.

Les rachats de Meta contestés

Les autorités britanniques craignent l’utilisation de Giphy dans le secteur publicitaire. Il est vrai que les options publicitaires de l’application sont assez limitées, mais elle a facilité les promotions de marques par le biais de GIFs dans le passé. Sous l’égide de Meta, ses capacités pourraient devenir bien plus importantes dans la sphère plus large des publicités numériques, ce qui, pour le régulateur, peut mener à des pratiques anticoncurrentielles.

En effet, la publicité numérique représente 66 % du total des dépenses publicitaires au Royaume-Uni selon Statista, avec Meta et Google qui s’accaparent la majorité du marché. Pour rappel, les rachats de WhatsApp et d’Instagram par Meta n’ont pas été contestés au départ ; les deux plateformes sont désormais de vrais mastodontes, et les régulateurs américains ont décidé de finalement inculper Meta pour ces acquisitions qui ont eu lieu en 2012 et en 2014, assurant qu’elles constituent d’un abus de position dominante.

Si la justice britannique continue sur sa lancée, alors Meta devra prendre une décision : soit vendre Giphy, soit refuser de l’intégrer à ses produits au Royaume-Uni.