Après son passage au Congrès le 9 juin 2022, Tim Cook a envoyé une lettre aux législateurs dans laquelle il réclame une nouvelle législation sur la protection de la vie privée « dès que possible ».

Tim Cook pousse pour une loi sur la protection de la vie privée

Au fil des années, le patron d’Apple se positionne de plus en plus comme un fervent défenseur de la vie privée des internautes. Dans sa lettre envoyée aux membres du Congrès, Tim Cook explique que « même s’il y a des questions en suspens à résoudre, le sujet devrait dépasser de loin les différences. Un tel projet de loi permettrait de fournir une véritable protection pour les consommateurs et nous vous écrivons pour vous offrir notre soutien en vue d’atteindre cet objectif commun ».

Depuis longtemps, Apple cherche à se positionner dans l’écosystème tech comme l’entreprise la plus soucieuse du respect de la vie privée. Ce fût notamment le cas avec la mise en place de l’App Tracking Transparency au printemps 2021. Tim Cook aborde régulièrement le sujet dans ses discours et dans les réunions publiques auxquelles il participe. Il affirme que cet engagement en faveur de la vie privée est une valeur profondément ancrée dans l’esprit des employés et reprend souvent l’expression qui dit que « la vie privée est un droit humain fondamental ».

Il y a un intérêt stratégique pour Apple

Ce positionnement auprès des législateurs est également stratégique pour Apple. L’entreprise joue sur les deux tableaux : avec une législation allant dans ce sens pourrait clairement donner un avantage et une longueur d’avance au géant américain. Si un texte voit le jour dans les prochains mois, les concurrents d’Apple devront repenser leurs systèmes pour se conformer à la loi et cela prendra du temps. C’est certainement un autre facteur de motivation pour Tim Cook. Une version préliminaire d’une loi sur la protection de la vie privée, baptisée « American Data Privacy and Protection Act », est actuellement à l’étude.

Ce projet de loi pourrait donner aux consommateurs des protections et des droits concernant la manière dont leurs données sont utilisées en ligne, et exigerait que les entreprises minimisent la quantité de données qu’elles collectent sur leurs utilisateurs. L’un des points débattus est de savoir si le projet de loi prévoit des exceptions pour les États qui disposent déjà d’une loi sur la protection de la vie privée. C’est le cas de la Californie avec le California Consumer Privacy Act, ou d’une dizaine d’États qui ont adopté le Social Media Privacy Protection and Consumer Rights Act en 2021.