L’américain GlobalFoundries et le franco-italien STMicroelectronics ont entamé des pourparlers dans l’objectif de construire une fonderie sur le territoire français. S’il voit le jour, ce projet sera soutenu par des financements publics réalisés dans le cadre de l’European Chips Act.
Bientôt une alliance entre STMicroelectronics et GlobalFoundries ?
Le géant européen STMicroelectronics compte bien peser à l’avenir sur la production des semi-conducteurs en France et en Europe. En 2021, l’entreprise a déjà contribué à la constitution d’une alliance entre industriels dans les semi-conducteurs. De grandes entreprises comme NXP, Infineon, ASML et donc STMicroelectronics ont décidé d’unir leurs forces pour accélérer la production de semi-conducteurs au sein de l’Union européenne. Cette initiative a un objectif précis : doubler la production de semi-conducteurs d’ici 2030 en Europe.
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C’est dans ce cadre que STMicroelectronics pourrait s’associer à GlobalFoundries pour ouvrir une fonderie en France. Les deux entreprises ne s’en cachent pas et souhaitent clairement bénéficier de l’impulsion émise par la Commission européenne, qui souhaite « produire 20% des puces dans le monde d’ici 2030 ». Aujourd’hui, l’Union européenne est encore trop dépendante des grands fabricants internationaux, notamment des taïwanais. La pénurie que nous traversons actuellement pousse nos dirigeants à repenser la stratégie industrielle du Vieux contient et donc à investir.
En février 2022, la Commission européenne a présenté un plan à 43 milliards d’euros pour soutenir l’industrie : l’European Chips Act. Cette feuille de route prévoit notamment un investissement de 11 milliards d’euros pour accompagner la recherche sur les puces innovantes. De nouvelles lignes de production doivent voir le jour en Belgique, en France et en Allemagne. Si les pourparlers aboutissent, GlobalFoundries et STMicroelectronics pourraient bénéficier de cet élan. L’usine française pourrait se concentrer sur la production de puces basse consommation avec des technologies avancées.
L’Europe se réveille
Si un accord est trouvé, cette fonderie sera la deuxième à bénéficier des financements de l’European Chips Act. En effet, avec son projet en Allemagne, Intel profite déjà des financements publics de l’Union européenne. Le géant américain projette de construire un grand site de fabrication de pointe dans le pays et compte également doubler son espace de fabrication en Irlande. Interrogé par Bloomberg, un porte-parole de GlobalFoundries a déclaré que l’entreprise était déterminée à « répondre à la pénurie mondiale, notamment grâce à des co-investissements ».
La France et l’Allemagne ne sont pas les seuls pays à s’emparer du sujet. L’Espagne compte également tirer son épingle du jeu dans l’industrie des semi-conducteurs. En effet, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a profité du Forum économique mondial qui s’est clôturé le 26 mai à Davos en Suisse, pour réitérer les ambitions de son pays dans le secteur. La péninsule a dégagé un plan d’investissement de 12,25 milliards d’euros qui, en plus de renforcer l’économie espagnole, réduira la dépendance de l’Europe aux fournisseurs étrangers.