Meta revoit à la baisse ses ambitions pour un grand nombre de ses futurs produits qui doivent servir de point d’entrée vers le métavers. C’est ce que rapportent, le 9 juin, The Information et Bloomberg. Parmi les appareils concernés, les prochaines lunettes et montres connectées de l’entreprise ainsi que les écrans connectés Portal.

Un modèle de lunettes seulement disponible pour les développeurs

C’est une nouvelle surprenante qui a été révélée par les employés travaillant au Reality Labs, la division de Meta chargée du développement des appareils de réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR). La première version des lunettes AR du géant de la technologie, connue sous le nom de code Nazare, ne sera finalement pas disponible au grand public. À la place, elles seront distribuées aux développeurs afin qu’ils puissent concevoir des logiciels compatibles avec les futures modèles de lunettes.

Meta prévoit de commercialiser trois versions différentes des lunettes de réalité augmentée au cours des prochaines années. Certains cadres estiment que plusieurs caractéristiques, comme la luminosité des écrans, ne sont pas encore prêtes. Rendre la première paire accessible seulement pour les développeurs permettra de développer des applications ou des filtres servant à enrichir l’expérience des premiers futurs clients.

Le deuxième modèle de lunettes, surnommé Artemis, est toujours destiné à être vendu aux consommateurs.

Le projet de montre connectée abandonné

En plus de ne pas mettre en vente sa première paire de lunettes AR, Meta abandonne son projet de montre connectée à double caméra. L’appareil, répondant au nom de code Milan, était dans les cartons depuis plusieurs années. Meta prévoyait de débuter sa commercialisation au printemps 2023 pour environ 349 dollars. Ce modèle de montre connectée devait se différencier de ses concurrents grâce à deux appareils photos. Un de 5 mégapixels sur le cadran pour les appels vidéos et un de 12 mégapixels en dessous pour la prise de photo et de vidéos lorsque le bracelet est détaché.

le bracelet développé par Facebook pour interagir avec son interface

Le prototype de bracelet développé par Facebook, équipé de capteurs électromyographiques pour « interpréter » les mouvements de l’utilisateur. Image : Facebook.

Avec ce projet, Meta entendait bien s’imposer sur le marché des « smartwatchs » en proposant diverses fonctionnalités. GPS, gestion des notifications, suivi d’activités physiques et intégration des services de Meta tels que Facebook et Instagram. Le bracelet de la montre était pensé pour répondre aux mouvements de la main grâce à l’électromyogramme. Il s’agit d’impulsions électriques dans le système nerveux capable de comprendre les gestes et de les retranscrire en ordre.

Meta a également annoncé la fin de la production des Portal, ses écrans connectés, à destination des particuliers. L’entreprise californienne cherche à se concentrer sur une utilisation commerciale des prochains modèles de l’appareil.

La santé financière du Reality Labs en danger

Cette marche arrière soudaine de la part de Meta met en avant ses difficultés financières rencontrées dernièrement. Au premier trimestre de 2022, la division Reality Labs enregistrait une perte de 3 milliards de dollars. Une somme conséquente qui s’ajoute aux 10,2 milliards de dollars de déficit recensé en 2021.

Début mai, la maison mère de Facebook a décidé de couper une partie du budget de la branche dédiée au développement du métavers et de ralentir ses recrutements. Les investisseurs sont de plus en plus frileux envers les espoirs que porte Mark Zuckerberg en ces mondes numériques.