Ce 7 juin 2022, la France est devenue le vingtième pays à signer les Accords d’Artemis, un traité international visant à établir des règles pour une exploration spatiale pacifique et solidaire.

Les 60 ans du Cnes

C’est Philippe Baptiste, président du Centre national d’études spatiales (Cnes), qui a signé le document lors d’un événement organisé par l’ambassadeur de France aux États-Unis, Philippe Étienne. Simple hasard ou destin, la réunion a eu lieu le jour des soixante ans du Cnes.

« L’adhésion de la France aux accords d’Artémis marque une nouvelle étape dans notre partenariat spatial avec les États-Unis, qui est déjà de première importance pour les deux nations, notamment dans les programmes d’exploration de Mars et d’observation de la Terre. Pour notre communauté scientifique et notre industrie, ce nouveau cadre nous permettra de relever de nouveaux défis et de continuer à être une puissance spatiale mondiale de premier plan », a déclaré Philippe Baptiste, dans un communiqué de la NASA.

Pour l’heure, les Accords Artemis ont été signés par vingt pays et sans surprise, la Russie et la Chine n’en font pas partie.

Les pays signataires des Accords Artemis.

Les pays signataires des Accords Artemis. Image : NASA

Les Accords Artemis sont fondés sur 10 principes

Cet accord, établi en 2020, est une extension du Traité de l’Espace de 1967, signé par 110 pays, qui régit les activités des États concernant l’exploration et l’utilisation de la Lune et d’autres corps célestes. « Nous sommes très heureux d’accueillir la France en tant que nouveau membre de la famille des accords Artemis. La France est l’un des plus anciens alliés des États-Unis et notre partenariat dans l’exploration spatiale remonte à plus d’un demi-siècle. Ce partenariat est renforcé par l’engagement de la France à assurer l’exploration pacifique et responsable de l’espace pour les générations à venir », a déclaré Bill Nelson, administrateur de l’agence spatiale américaine.

Les pays signataires ne sont pas requis de participer au programme Artemis, mais ils s’engagent à respecter les règles établies par ceux-ci. Les accords visent avant tout à établir des bases communes pour une exploration spatiale pacifique et transparente, et sont fondés sur 10 principes :

  • L’exploration pacifique : Toutes les activités menées dans le cadre du programme Artemis doivent avoir un but pacifique
  • La transparence : Les signataires des Accords d’Artemis mèneront leurs activités de manière transparente afin d’éviter toute confusion et tout conflit
  • L’interopérabilité : Les pays participant au programme Artemis s’efforceront de soutenir des systèmes interopérables afin d’améliorer la sécurité et la durabilité
  • L’assistance d’urgence : Les signataires des Accords d’Artemis s’engagent à porter assistance au personnel en détresse
  • L’enregistrement des objets spatiaux : Toute nation participant à Artemis doit être signataire de la Convention sur l’immatriculation ou en devenir signataire rapidement
  • La publication de données scientifiques : Les signataires des Accords d’Artemis s’engagent à rendre publiques les informations scientifiques, permettant ainsi au monde entier de se réunir sur le chemin d’Artemis
  • La préservation du patrimoine : Les signataires des Accords d’Artemis s’engagent à préserver le patrimoine spatial
  • Les ressources spatiales : L’extraction et l’utilisation des ressources spatiales sont essentielles à une exploration sûre et durable et les signataires des accords d’Artemis affirment que ces activités doivent être menées dans le respect du Traité de l’espace
  • Le non conflit des activités : Les pays signataires des accords d’Artemis s’engagent à prévenir les interférences nuisibles et à soutenir le principe du respect des droits de l’Homme, comme l’exige le Traité de l’espace
  • Les débris orbitaux : Les pays signataires des accords d’Artemis s’engagent à planifier l’élimination des débris en toute sécurité

Préparer l’avenir de la conquête spatiale

Les Accords Artemis permettent de renforcer les liens entre les différentes puissances spatiales, alors que l’humanité s’apprête à retourner sur la Lune et cette fois, pour y rester. En effet, le programme Artemis prévoit de ramener l’être humain sur la Lune et d’y installer une base permanente qui sera habitée par des astronautes.

L’accord a également été pensé pour ce qui attend l’humanité après cette étape franchie ; l’exploration martienne.