Sony voudrait intégrer ses offres de divertissement dans sa future voiture électrique. À l’occasion d’une visite de l’usine de Honda à Marysville dans l’Ohio le 6 juin, Kenichiro Yoshida, PDG de Sony, a donné sa vision du marché automobile. Il a déclaré vouloir permettre aux conducteurs de jouer à des jeux vidéo et de regarder des films dans le confort de leur siège. Une réalité rendue possible par la démocratisation des voitures autonomes, mais qui semble encore fantaisiste pour des questions de sécurité routière.

Le secteur automobile se tourne vers la distribution de services ?

En mars 2022, Sony et Honda annonçaient leur collaboration pour produire la Vision-S, la voiture électrique de la société de divertissement. Kenichiro Yoshida a profité de sa visite au sein d’une usine Honda pour partager sa conception de l’avenir du marché automobile. Pour lui, le secteur va transitionner vers la distribution de services. Il explique que les voitures électriques « vont être connectées à un réseau et deviennent donc des produits technologiques », au même titre que la console PlayStation de l’entreprise.

Sony voudrait reproduire le modèle économique de la PlayStation 5 pour sa voiture. La console dispose de l’offre par abonnement PlayStation Plus, qui permet d’accéder à un catalogue de jeux à télécharger. En s’inspirant de son offre de services disponible via la PS5, Yoshida explique vouloir « développer tout un type de fonctionnalités » pour la Vision-S. En tant que leader du divertissement, il veut rendre accessible son catalogue de jeux vidéo, de films, et probablement de musiques, aux conducteurs.

L’entreprise japonaise ne cache pas s’inspirer du modèle Tesla, le leader du secteur. Les véhicules de la société d’Elon Musk permettent d’accéder à des jeux, Netflix ou encore YouTube via l’écran de contrôle de la voiture. Le constructeur propose également un abonnement de dix dollars par mois pour disposer d’une meilleure connexion internet. Ce type d’offre permet au constructeur de diversifier ses sources de revenus, au-delà de la vente initiale du véhicule.

Une lubie de la part de Sony ?

Yoshida sera confronté aux mêmes problèmes que Tesla. Pour des raisons de sécurité, les jeux disponibles dans une Tesla ont été retirés des voitures en décembre 2021 suite à l’ouverture d’une enquête par l’agence américaine de la sécurité routière. Le PDG a conscience de cette problématique et sait qu’actuellement les conducteurs ne peuvent pas jouer en roulant.

Il espère que le développement des voitures autonomes permettra de rendre cela possible. Officiellement, il existe plusieurs niveaux d’autonomie. En mars 2021, Honda a commercialisé le premier véhicule disposant d’une autonomie de niveau 3. Cela signifie que le conducteur doit rester vigilant pour prendre le contrôle de la voiture en cas de problème. Dès le niveau 4, le conducteur n’aurait en théorie plus rien à faire, idéale pour profiter d’un film.

Yoshida a admis que la Vision S « sera une voiture qui coûtera relativement cher ». Intégrer en option des offres de divertissement pour un coût additionnel restreint davantage encore le public visé par le véhicule. Il s’agit plus d’une forme de lubie de la part de Sony. Le géant japonais essaye de se démarquer de la concurrence dans le secteur des voitures électriques, tout en disposant d’un nouveau canal de distribution pour ses contenus. La sécurité routière risque, de toute façon, de freiner cette ambition.