Le Japon a annoncé, le 3 juin, l’adoption d’une proposition de loi visant à encadrer le statut des stablecoins sur son territoire. L’archipel devient l’un des premiers pays à réguler ces actifs numériques. Alors que le marché des cryptomonnaies continue d’être hautement volatile après l’écroulement du TerraUSD, de nombreux gouvernements sont tentés de réglementer le secteur.

Les stablecoins encadrés au Japon

La proposition de loi suggérée par l’Agence des services financiers japonais (FSA), en discussion depuis mars 2021, a été approuvée. La Chambre des conseillers du Japon a reconnu les stablecoins, ces jetons numériques adossés à une monnaie fiduciaire, comme des actifs numériques. La loi devrait entrer en vigueur en 2023.

Désormais, seules les banques agréées et les institutions financières enregistrées pourront émettre des stablecoins au Japon. La loi indique que ces actifs devront obligatoirement être liés au yen ou une autre monnaie de cours légal, à la différence des stablecoins algorithmiques. Elle garantit également le droit de les échanger pour leur valeur nominale à n’importe quel moment. Ces directives concernent également les opérations étrangères qui ciblent les utilisateurs japonais.

Cependant, cette nouvelle réglementation ne mentionne ni les stablecoins étrangers déjà présents sur le territoire comme le Tether, ni les stablecoins algorithmiques qui reposent sur une cryptomonnaie consœur. Les échanges impliquant ce genre de jetons numériques ne sont toujours pas répertoriés dans les échanges de crypto du Japon.

Les régulateurs du monde entier s’interrogent

Ces mesures soumises par la FSA surviennent un mois après l’effondrement du stablecoins TerraUSD. Les régulateurs du monde entier se sont inquiétés de l’impact de ces monnaies numériques sur le marché financier. Ils ont démontré l’importance d’un encadrement de ces actifs en s’appuyant sur les 300 milliards de dollars en cryptomonnaies perdus à la suite du krach de Terra.

Aux États-Unis, la secrétaire du Trésor, Janet Yellen, s’est exprimée au Congrès sur la nécessité de réguler le secteur, « [Les stablecoins] présentent le même type de risques que ceux que nous connaissons depuis des siècles en matière de panique bancaire ».

En Europe, ce sont des directives répondant au nom de Mica, pour Market in crypto assets, qui sont en train d’être discutées. Elles visent à réglementer les stablecoins autour de 4 points : la création d’une sécurité juridique grâce à un cadre légal, le soutien de l’innovation, la protection des consommateurs et la garantie de la stabilité financière.

Certains acteurs financiers japonais entendent bien profiter de ce nouveau cadre. La banque Mitsubichi UFJ Financial Group prévoit de sortir son propre stablecoin adossé au yen, le Progmat Coin, une fois la loi mise en place.