Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays occidentaux font subir des sanctions à l’agresseur. Aujourd’hui, on constate que les entreprises russes ne peuvent plus suffisamment s’approvisionner en semi-conducteurs. Le pays est plongé dans une véritable crise technologique.

La Russie ne peut plus s’approvisionner en semi-conducteurs

Les sanctions imposées par l’alliance des pays occidentaux ont pour effet de créer des goulots d’étranglement dans l’approvisionnement en semi-conducteurs, en équipements électroniques et même pour les composants nécessaires au bon fonctionnement des centres de données du pays. La plupart des grands fabricants de puces (Intel, Samsung, TSMC et Qualcomm) ont entièrement cessé leurs activités en Russie. Les entreprises européennes, britanniques et américaines ne sont plus autorisées à exporter leurs produits vers l’agresseur.

Sans surprise, cette stratégie a rapidement montré ses effets. Il n’y a plus aucune puce disponible en Russie. Les sanctions ont ainsi créé une pénurie auprès des constructeurs automobiles, des fabricants d’appareils ménagers et même auprès de l’industrie des équipements militaires. L’approvisionnement en semi-conducteurs avancés, ceux utilisés dans l’électronique grand public et dans le matériel informatique de pointe, a également été fortement réduit. Bref, la capacité du pays à importer des technologies étrangères a été considérablement réduite. Le pays s’est tourné vers la Chine pour s’approvisionner en semi-conducteurs avec le processeur x86.

Cette situation aura des effets durables sur l’économie du pays

Ces sanctions sans précédent contraignent la Russie à une « transformation structurelle » douloureuse de son économie. Comme le pays n’est plus en mesure d’exporter ses propres produits, notamment des matières premières comme le gaz, les économistes s’attendent à ce que le PIB de la Russie baisse de 15% cette année. Selon plusieurs experts, cette crise technologique risque d’avoir des effets très graves et durables sur l’économie russe. Même si la Russie ne consomme que 1% des semi-conducteurs dans le monde, les entreprises technologiques sont coincées.

Sous l’impulsion du Kremlin, les quelques entreprises nationales spécialisées dans la fabrication de puces, à savoir JSC Mikron, MCST et Baikal Electronics, tentent de trouver des solutions. L’entreprise MCST a déclaré qu’elle envisageait de transférer sa production dans des usines russes appartenant à JSC Mikron, où elle pourrait créer « des processeurs dignes de ce nom avec une technologie russe souveraine ». Cependant, les technologies russes ne sont pas encore au point. L’année dernière, la Sberbank, une très grande banque russe, avait déclaré au sujet des puces de MCST que leur capacité de mémoire, de traitement et de bande passante était bien inférieure à celles développées par Intel.